Compte-rendu : Rachel St. John, A Line in the Sand: A History of the Western U.S.-Mexico Border - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Compte-Rendu De Lecture) Annales. Histoire, Sciences sociales Année : 2016

Compte-rendu : Rachel St. John, A Line in the Sand: A History of the Western U.S.-Mexico Border

Résumé

Le courant historiographique qui s'est intéressé aux terres frontières (Borderlands) s'est affirmé en partie par opposition à l'idée de la frontière comme délimitation franche entre deux États, préférant aborder les interactions qui s'y produisaient 1. Rachel St. John entreprend de réconcilier les deux perspectives et d'étudier le processus qui a conduit à la formation d'une frontière perçue comme une barrière entre les États-Unis et le Mexique. Son projet est de montrer comment, à plusieurs échelles, la frontière telle que nous nous la représentons actuellement a été fabriquée à l'intersection de logiques locales, nationales, transnationales, voire globales (construction de l'État-nation, définition de la citoyenneté, développement du capitalisme international). Si l'auteure admet que, par définition, la frontière est le lieu où peut s'exercer la souveraineté de l'État, elle veut aussi remettre les acteurs locaux au centre de son histoire en montrant leur marge de négociation. Par contraste avec les représentations actuelles qui en font une ligne réputée infranchissable, notamment vis-à-vis des immigrants mexicains, l'auteure montre que ces préoccupations sont apparues relativement tard dans la gestion de la frontière. Dans un premier temps, une grande partie du livre est d'ailleurs consacrée à la description d'un territoire qui, loin d'être contrôlé par les États, leur est inconnu et dominé par les tribus indigènes. Dans un second temps, l'auteure montre comment cette frontière est le lieu d'un développement économique et démographique bi-national. Ce n'est que dans un dernier temps que cette frontière devient en priorité le lieu d'un contrôle étatique et national fort, quoique toujours remis en cause par des débats, des usages, et les limites de l'action de l'État et de ses agents. Plutôt qu'une barrière, la frontière est le lieu où les États s'emploient à mieux contrôler les mouvements de population et de marchandises en fonction de leurs priorités. Le livre est consacré à la partie occidentale de la frontière, à partir de là où elle se sépare d'un trait linéaire du paysage, le fleuve Rio Grande/Río Bravo. À l'imprécision de la limite s'ajoute l'environnement désertique et, au XIX e siècle, le peuplement par des nomades, qui contribue à faire de cette zone un espace flou plutôt qu'une ligne fixe. La structure chronologique de l'ouvrage insiste sur la construction progressive de la frontière comme barrière : c'est l'histoire d'un renforcement de l'État et de ses priorités sur les communautés locales, qui n'avait rien de prédéfini. Mais la perspective permet aussi une étude thématique :

Domaines

Histoire
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

halshs-01889127 , version 1 (05-10-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01889127 , version 1

Citer

Emmanuelle Perez Tisserant. Compte-rendu : Rachel St. John, A Line in the Sand: A History of the Western U.S.-Mexico Border. Annales. Histoire, Sciences sociales, 2016. ⟨halshs-01889127⟩
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