, peutelle l'être au sens matériel d'une condition à l'origine de sa formation ? Fait-elle partie des forces créatrices du droit pour reprendre le titre d'un ouvrage de Georges Ripert qui n'envisage pas sérieusement la question ? (Les forces créatrices du droit, 2e éd. 1955, LGDJ, reprint, n° 166 et 173). Répondre par l'affirmative nous semble à la fois réaliste et raisonnable. La désobéissance civile semble bien contribuer à la formation d'une règle de droit et à sa modification, Mais ce sont surtout les positions extrêmes et tranchées qui donnent à réfléchir

, la conspuer selon qu'elle entre ou non en congruence avec ses propres valeurs et opinions ? Le juriste ne doit-il pas, avec les nuances qui s'imposent, analyser et prendre part aux débats entre citoyens qui s'engagent sous l'étendard du droit ? Dans le concert de plaintes lénifiantes sur la perte de valeurs, l'anomie, le déficit de démocratie, n'est-il pas stimulant d'avoir à discuter et à penser les fondements des règles qui sont les nôtres ?