Une relecture critique du chapitre XVII du ’Īḍāḥ d’al-Zaǧǧāǧī - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2018

Une relecture critique du chapitre XVII du ’Īḍāḥ d’al-Zaǧǧāǧī

Résumé

In the seventeenth chapter (or chapter XVII) of the ʾĪḍāḥ, al-Zaǧǧāǧī distinguishes between two types of Arabic: inflected and non-inflected. Non-inflected Arabic is that of the majority or “masses” (ʿāmma), whereas inflected Arabic is that of the minority or “elite” (ḫāṣṣa). But al-Zaǧǧāǧī limits the use of inflected Arabic to reference texts (Quran, hadith and poetry) and to a role, namely disambiguation, only conceivable with regard to the reading of a text written in scriptio defectiva. Consequently, it is not certain that this chapter offers an image of diglossia as the coexistence of two varieties, high and low. Rather, it may convey an image of diglossia within diglossia, to be understood as the coexistence of two registers, elevated and relaxed, within the high variety. It will be remembered that al-Ǧaḥiẓ does not oppose ‘āmma to ḫāṣṣa as the illiterate masses vs. the literate elite, but only as the “ordinary” literate people to the happy few, i.e. those having perfect mastery of grammar. This chapter also arouses interest for its restriction of laḥn to an error against meaning (as opposed to ḫaṭa’, an error against expression) and, in connection with chapter XIV on the origin of grammar, for its enlargement of the concept of ʾiʿrāb from the sense of “desinential inflection” (i.e. case and mood endings) to that of inflection in general.
Au chapitre XVII du ʾĪḍāḥ, al-Zaǧǧāǧī distingue entre deux types d’arabe : fléchi et nonfléchi. L’arabe non-fléchi est celui de la majorité ou « masse » (‘āmma), l’arabe fléchi celui de la minorité ou « élite » (ḫāṣṣa). Mais al-Zaǧǧāǧī limite l’usage de l’arabe fléchi aux textes de référence (Coran, hadith et poésie) et à un rôle, celui de désambiguïsation, seulement concevable dans la lecture d’un texte écrit en scriptio defectiva. Par suite, il n’est pas sûr que ce chapitre offre une image de la diglossie, comme coexistence de deux variétés, haute et basse. Il offre peut-être simplement une image d’une diglossie au sein de la diglossie, comme coexistence de deux registres, soutenu et relâché, de la variété haute. On se souvient qu’al-Ǧāḥiẓ n’oppose pas ʿāmma à ḫāṣṣa comme la masse illettrée à l’élite lettrée, mais seulement comme le « commun » des gens lettrés aux happy few, ayant une parfaite maîtrise de la grammaire. Ce chapitre est également intéressant par la restriction de laḥn à une erreur contre le sens (par opposition à ḫaṭaʾ, erreur contre l’expression) et, relié au chapitre XIV sur l’origine de la grammaire, à un élargissement du concept de ʾiʿrāb du sens de « flexion désinentielle » à celui de flexion tout court.
Loading...
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01885964, version 1 (02-10-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01885964 , version 1

Citer

Pierre Larcher. Une relecture critique du chapitre XVII du ’Īḍāḥ d’al-Zaǧǧāǧī. Lutz Edzard, Manuel Sartori et Philippe Cassuto. Case and Mood Endings in Semitic Languages – Myth or Reality ?/Désinences casuelles et modales dans les langues sémitiques – Mythe ou réalité ?, 113, Harrassowitz, pp.45-67, 2018, Abhandlungen für die Kunde des Morgenlandes. ⟨halshs-01885964⟩
30 Consultations
0 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus