Edouard Pichon et les patois - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Edouard Pichon et les patois

Gabriel Bergounioux
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 848431

Résumé

Abstract. Edouard Pichon and the " patois ". Mobilized as a doctor during the First World War, Edouard Pichon kept in touch by mail with his uncle Jacques Damourette, the co-author for their Essai de grammaire de la langue française. In his letters of the year 1915, he tells him about his studies of dialects and regional languages. Using lists of words and conjugation paradigms, he seeks to find in the forms of Picard, Franco-Provençal, Catalan and Languedocian the proof of a permanence of the French mentality through these different speeches. Drawing on what he hears from the inhabitants of the Santerrois and soliciting various soldiers as informants, he preferred a philological method to study Provençal in Mistral's Mirèio. Using an idiosyncratic notation of sounds, Pichon has a differentialistic approach. He sees dialects as the prosodic interpretation of the same language, French, as an " affective " melody whose " representative " function would remain constant by the effect of racial atavism. Thus, grammar becomes an illustration of a theory that makes languages, and links between them, the proof of a transcendence of the race on social formations. If there are affinities between French, Occitan, Breton and Alsatian, it is not the result of contact but the persistence of a common biological substrate. In this respect, Pichon opposes Gaston Paris's historicalist vision of Romance languages and Antoine Meillet's sociological principles.
Mobilisé comme médecin pendant la Première guerre mondiale, Edouard Pichon est resté en relation épistolaire avec son oncle et collaborateur pour l'Essai de grammaire de la langue française, Jacques Damourette. Dans une série de missives de l'année 1915, il lui fait part des études qu'il mène sur les dialectes et les langues régionales. A partir de listes de mots et de paradigmes de conjugaison, il cherche à retrouver dans les formes du picard, du franco-provençal, du catalan et du languedocien la preuve d'une permanence de la mentalité française à travers ses différents parlers. Mettant à contribution ce qu'il entend chez les habitants du santerrois et sollicitant comme informateurs les militaires des unités dans lesquelles il est affecté, il revient à une approche philologique en étudiant le provençal dans Mirèio de Mistral. Utilisant une notation phonétique idiosyncrasique, Pichon a une approche différentialiste. Il conçoit les dialectes comme l'interprétation prosodique, « affective », d'une même langue, le français, dont la fonction « représentative » resterait constante par l'effet d'un atavisme racial. Ainsi la grammaire devient l'illustration d'une théorie qui fait des langues, et des rapprochements entre elles, la preuve d'une transcendance des propriétés de race sur les formations sociales. S'il y a des affinités entre le français, l'occitan, le breton et l'alsacien, ce n'est pas un effet de contact mais la rémanence d'un substrat biologique commun. A ce titre, Pichon s'oppose à la vision historiciste de Gaston Paris en romanistique comme aux principes sociologiques d'Antoine Meillet.

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Linguistique
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Dates et versions

halshs-01847723 , version 1 (06-08-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01847723 , version 1

Citer

Gabriel Bergounioux. Edouard Pichon et les patois. 6e Congrès Mondial de Linguistique Française, Jul 2018, Mons Belgique. ⟨halshs-01847723⟩
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