La rue parisienne au XIXe siècle : standardisation et contrôle ?
Résumé
La voirie parisienne connaît au xixe siècle de très nombreuses transformations qui touchent tant ses dimensions, son aménagement, que ses usages et les règlements dont elle fait l’objet. Un nouveau paysage urbain en résulte, tous sens confondus : les formes, couleurs, odeurs, sons qui constituent le paysage multisensoriel urbain…
Les enjeux associés à la voirie sont en effet nombreux : circulation bien sûr, mais aussi hygiène et ordre public sont les trois pierres angulaires de la gestion qui en est assumée par deux préfectures : celle de la Seine et celle de Police. Simultanément, l’industrie investit l’espace public – éclairage, transports publics, bientôt vélocipèdes –, tandis que la rue demeure, malgré la réglementation, le lieu du commerce, des jeux, et de la promenade. Les innovations techniques s’inscrivent ainsi dans l’espace urbain dont elles remettent en question la gestion et l’aménagement (nouveaux véhicules), et dont simultanément elles permettent la transformation et l’adaptation à ses nouveaux usages (revêtements, réseaux).
La littérature technique, la réglementation (ordonnances de Police), les archives (des deux préfectures) rendent compte de ces transformations qui seront analysées au cours de ce long xixe siècle en deux temps : transformation physique d’une part, transformation et encadrement des usages d’autre part.