Une incinération spectaculaire au pied du puy de Dôme. Le bûcher funéraire du col de Ceyssat (Saint-Genès-Champanelle) - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2004

Une incinération spectaculaire au pied du puy de Dôme. Le bûcher funéraire du col de Ceyssat (Saint-Genès-Champanelle)

Résumé

Research conducted between 1999 and 2003 at the Col de Ceyssat, at the base of the puy de Dôme, revealed the existence of an agglomeration interpreted as a "cult complex" associated with the great summit temple dedicated to Mercury. This agglomeration of about a dozen hectares grows at an altitude between 1000 and 1150 m, on both sides of the Agrippa road from Lyon to Saintes, which crossed the chain of Puys at this place. It includes a cult sector, a probable mutatio and a necropolis. The latter is attested by a funerary stele discovered in the 19th century, a series of cinerary coffers and a pyre in the pit dated to the middle of the 2nd century. The communication will focus on this pyre, which was surveyed in 2000, following clandestine excavations. The dimensions of this structure, the quantity of wood burnt and the number of offerings suggest that we are dealing with a particularly conspicuous incineration which, in the particular context of this site, raises the problem of the deceased's status, but also that of the image he wanted to send back from him at the time of his funeral. The quadrangular bonfire pit is approximately 4 m wide at the opening. Its walls are straight and its bottom is flat. The stratigraphic study of the filling makes it possible to accurately restore the stages of cremation. The amount of coal deposited in the pit and in a large perimeter indicates that the pyre, which overflowed widely on the sides, was very high. The burned wood was exclusively composed of beech, oak and fir. The study of furniture makes it possible to estimate the number of vases deposited in offerings to several hundred. More than two thirds are sigillata ceramic. Half of the vases consist of forms intended to present food (cups); between a quarter and a third of forms used to serve or eat (dishes, plates). The forms related to beverage and food preparation occupy a secondary place. Beside the ceramic objects were many glass objects, tokens, nails (including many shoe nails), rare metal objects and some coins. The spread of the chronology of the sigillata over a relatively long period of time suggests that for the offerings furniture was used which was already a generation old at the time of the cremation, perhaps the dresser of the deceased. Examination of the fragmentation rate of the vases makes it possible to envisage a ritual break of certain forms, in particular drinking vases. The animal offerings consist of sheep, small mammals, small birds and fish, including eel and a small cyprinid, attested for the first time in this type of structure. Plant offerings include beans and lentils, seeds, nuts and fleshy fruits. All these foods had to be partially consumed during the funeral banquet before being placed on the pyre in cups, plates and dishes. Two graffiti with the names of Ambito and Antini have been identified on sigillata bowls. In the light of all these data, one can legitimately assume that the deceased was a dignitary, not a mere inhabitant of the agglomeration. Was it a notable Augustonemetum or a priest of the cult of Mercury, whose summit sanctuary was rebuilt at the same time?
Les recherches conduites entre 1999 et 2003 au col de Ceyssat, à la base du puy de Dôme, ont révélé l’existence d’une agglomération interprétée comme un « complexe cultuel » associé au grand temple sommital consacré à Mercure. Cette agglomération d’une douzaine d’hectares minimum se développe à une altitude comprise entre 1000 et 1150 m, de part et d’autre de la voie de Lyon à Saintes, qui franchissait la chaîne des Puys à cet endroit. Elle comprend un secteur cultuel, une probable mutatio et une nécropole. Cette dernière est attestée par une stèle funéraire découverte au XIXe siècle, par une série de coffres cinéraires et par un bûcher en fosse daté du milieu du IIe siècle. La communication portera sur ce bûcher, qui a été sondé en 2000, suite à des fouilles clandestines. Les dimensions de cette structure, la quantité de bois brûlé et le nombre des offrandes suggèrent que l’on est en présence d’une incinération particulièrement ostentatoire qui, dans le contexte particulier de ce site, pose le problème du statut du défunt, mais aussi celui de l’image qu’il a voulu renvoyer de lui au moment de ses funérailles. La fosse du bûcher, quadrangulaire, mesure environ 4 m de côté à l’ouverture. Ses parois sont rectilignes et son fond est plat. L’étude stratigraphique du remplissage permet de restituer précisément les étapes de la crémation. La quantité de charbon déposée dans la fosse et dans un large périmètre indique que le bûcher, qui débordait largement sur les côtés, était très haut. Le bois brûlé était exclusivement composé de hêtre, de chêne et de sapin. L’étude du mobilier permet d’estimer le nombre de vases déposés en offrandes à plusieurs centaines. Plus des deux tiers sont en céramique sigillée. La moitié des vases est constituée de formes destinées à présenter des aliments (coupelles) ; entre un quart et un tiers, de formes utilisées pour les servir ou les manger (plats, assiettes). Les formes liées à la boisson et à la préparation des aliments occupent une place secondaire. A côté des objets en céramique se trouvaient de nombreux objets en verre, des jetons, des clous (dont de nombreux clous de chaussures), de rares objets métalliques et quelques monnaies. L’étalement de la chronologie des sigillées sur un laps de temps relativement important suggère que l’on a utilisé pour les offrandes du mobilier qui datait déjà d’une génération au moment de l’incinération, peut-être le vaisselier du défunt. L’examen du taux de fragmentation des vases permet d’envisager un bris rituel de certaines formes, en particulier des vases à boire. Les offrandes animales se composent de mouton, de petits mammifères, de petits oiseaux et de poissons, dont l’anguille et un petit cyprinidé, attestés ici pour la première fois dans ce type de structure. Les offrandes végétales comprennent des fèves et des lentilles, des graines, des noisettes et des fruits charnus. Tous ces aliments ont dû être partiellement consommés au cours du banquet funéraire avant d’être déposés sur le bûcher dans des coupelles, des assiettes et des plats. Deux graffites portant les noms d’Ambito et Antini ont été identifiés sur des bols de sigillée. A la lumière de toutes ces données, on peut légitimement supposer que le défunt était un dignitaire, et non un simple habitant de l’agglomération. Etait-ce un notable d’Augustonemetum ou bien un prêtre du culte de Mercure, dont le sanctuaire sommital est reconstruit à la même époque ?
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Trément Humbert 2004 Une incinération spectaculaire au pied du puy de Dôme.pdf ( 43.13 Mo ) Télécharger
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halshs-01839395, version 1 (12-10-2023)

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  • HAL Id : halshs-01839395 , version 1

Citer

Frédéric Trément, Lucile Humbert, Philippe Bet, Frédérique Blaizot, Manon Cabanis, et al.. Une incinération spectaculaire au pied du puy de Dôme. Le bûcher funéraire du col de Ceyssat (Saint-Genès-Champanelle). Autocélébration des élites locales dans le monde romain. Contexte, textes, images (IIe s. av. J.-C. - IIIe s. ap. J.-C.), Mireille Cébeillac-Gervasoni; Laurent Lamoine; Frédéric Trément, Nov 2003, Clermont-Ferrand, France. pp.463-500. ⟨halshs-01839395⟩

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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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