Le seigneur, la communauté et le potier L'industrie céramique en Provence à la fin du Moyen Äge
Résumé
(L'industrie céramique en Provence à la fin du Moyen Age) Pour les hommes de terrain, confrontés à la matérialité des documents archéo-logiques ct au premier chef à la masse des résidus céramiques, la compréhension du rapport dialectique existant entre contextes de production et de consommation est essentielle. Localisations et échanges sont, à toutes les époques considérées. les termes de notre équation primordiale. Toutefois, dans la chronologie de la fin du Moyen Age, ces derniers se mettent à évoluer dans le sens d'une toujours plus grande complexité. Dans un premier temps en effet, les qualités intrinsèques des argiles réfractaires, des kaolinites, dont les dépôts géologiques sont assez rares, constituent le facteur déterminant des implantations. Il s'agjt alors de produire avant toute chose des ustensiles de cuisine allant au feu susceptibles de résister aux chocs thermiques. Par la suite, dans le courant du XIII' siècle la situation commence à changer. Vaisselles de table et d'ornement triomphent qui peuvent, elles, se satisfaire de terres moins résistantes, calcaires pour la plupart, abondantes dans l'ensemble de la Provence. Le rapprochement des officines des marchés consommateurs et redistri-buteurs, désormais possible, s'effectue en fonction de facteurs déterminants qui ne sont plus, dorénavant, de même nature et la multiplication des ateliers, leur dispersion, découlent dès lors principalement de réalités économiques et humaines et non plus de la disponibilité des matières premières. Pour cette période tardive, qui nous a laissé des sources historiques abon-dantes sans prétendre dresser un état de l'industrie céramique en Provence, il nous est possible d'essayer d'en apprécier les déterminants extérieurs et d'éva-luer l'implication respective dans ce secteur des différents acteurs de l'écono-mie provençale.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt