“I speak this in hunger for bread”: Hunger in King Lear and Coriolanus
Résumé
On s’intéressera aux discours et contre-discours sur la faim (majoritaires), ainsi qu’à la mise en scène du corps famélique (minoritaire), dans deux pièces de Shakespeare, King Lear (1605) et Coriolanus (1608). Dans un premier temps, on montrera que le dramaturge s’inspire de la réalité socio-historique de l’Angleterre jacobéenne pour traiter « l’enjeu vital » de l’alimentation, celui auquel sont exposé aussi bien les fous efflanqués sortis de l’asile de Bedlam pour mendier leur pitance (Edgard / Poor Tom dans King Lear) que les paysans affamés qui se soulèvent dans les Midlands (les plébéiens dans Coriolanus), attestant ainsi que « the rebellions of the belly are the worst ». Dans un deuxième temps, on s’attachera à la représentation scénique de la famine à l’œuvre, aux dialectiques de la révolte et de la sujétion, de la carence et de l’abondance, du mangeable et de l’immangeable, et au traitement contrapuntique qu’en propose Shakespeare. Dans un troisième temps, on s’intéressera à la façon dont la faim nourrit le fantasme ; on verra comment la souffrance du ventre creux se dit indirectement dans un imaginaire contre nature, comment le manque insupportable, faillite de la terre nourricière ou de la charité humaine, génère des images de cannibalisme et pervertit « la sémiotique alimentaire
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