Jamaican Deejays inna Babylon : Notes from a Postcolonial "Oraliture"
Jamaican deejays inna Babylon : notes d’une oraliture postcoloniale
Résumé
Les notes réunies dans cet article constituent un essai d’« herméneutique
culturelle » dont l’objet est le mode d’expression incarné par différentes générations
de deejays jamaïcains. Personnages centraux de la scène artistique, ces derniers ont
créé une forme de scansion orale dont les notes sont plus musicales que littéraires.
Ni chanteurs, ni simples déclamateurs de textes, les deejays sont les acteurs d’une
oraliture où s’inscrit la pulsation de la rue jamaïcaine ; une pulsation dont la force se
compose avec ce qu’ils ont coutume d’appeler « Babylone ». Dans leur idée, ce
signifiant d’origine biblique fait le lien entre l’exode du « peuple noir » tenu captif
en terre étrangère et les différentes expressions de cette domination (post)coloniale
dont l’emprise sur le quotidien aurait muté sans jamais se relâcher.
The notes gathered in this article constitute an essay of “cultural hermeneutics”
whose object is the mode of expression embodied by different
generations of Jamaican deejays. Central characters of the artistic scene, the
latter have created a form of oral scansion whose notes are more musical
than literary. Neither singers, nor simple declaimers of texts, the deejays are
the actors of an oraliture where the pulsation of the Jamaican street is
inscribed. A pulsation whose strength is composed with what they are
accustomed to call “Babylon”. In their idea, this signifier of biblical origin
makes the link between the exodus of the “black people” held captive in
foreign lands, and the different expressions of this (post)colonial domination
whose control over everyday life would have mutated without ever
ceasing.