Sous le feu des propagandes : la Suisse face à la Première Guerre mondiale
Résumé
Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale en 1914, la Suisse,
épargnée sur le plan militaire, est en proie à de vives tensions internes.
L’armée est mobilisée, les frontières sont occupées et le Conseil fédéral
proclame la neutralité du pays. Mais la Suisse alémanique sympathise
majoritairement avec les Empires centraux, soit l’Allemagne et l’Autriche-
Hongrie, alors que la Suisse latine prend parti pour l’Entente,
l’alliance de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Un profond
fossé culturel traverse la Suisse et témoigne d’un véritable malaise moral.
Les puissances combattantes utilisent alors cette situation pour
lancer une guerre de propagande d’une ampleur inédite sur le territoire
helvétique. Elles essaient par tous les moyens de faire basculer l’opinion
publique en leur faveur. Les deux camps créent des revues et des agences
de presse, financent des journaux et des maisons d’édition et dans les
dernières années de guerre, instrumentalisent aussi la culture en achetant
de nombreux théâtres et cinémas et en organisant de grandes expositions
d’art et d’artisanat dans les villes.
Toutefois, des écrivains et des intellectuels, mais aussi des politiciens,
s’engagent dès le début des hostilités pour la cohésion interne du
pays et soulignent le ‹ point de vue suisse › (Carl Spitteler). Ces tentatives
pour combler le fossé entre les différentes parties du pays représentent
les prémices de la ‹ défense nationale spirituelle ›, qui sera formellement
instituée au cours de la Deuxième Guerre mondiale et marquera la société
suisse jusque dans les années 1960.
L’exposition « Sous le feu des propagandes. La Suisse face à la
Première Guerre mondiale » met l’accent sur ces aspects culturels
des années de guerre en Suisse et illustre, dans une scénographie moderne,
les recherches les plus récentes au moyen de divers médias
ayant connu un essor formidable à cette époque : journaux et revues,
affiches et cartes postales, photographies et gravures, tracts et dépêches,
manuscrits et livres, extraits de films et documents sonores. L’exposition
est présentée dans deux institutions : le Musée de la communication
introduit le sujet par le biais de dix exemples médiatiques évocateurs. La
visite se poursuit à la Bibliothèque nationale suisse où seize vitrines
mettent en scène les deux chapitres intitulés « Entre discorde et concorde »
et « La bataille des propagandes ».
Origine :
Accord explicite pour ce dépôt
Loading...