De l’Eubée à la Campanie, pédérastie héroïque et mollesse tyrannique
Résumé
S’étendant de la fin du Ve siècle au début du IVe siècle avant J.-C., la geste d’Aristodème de Cumes, apparaît à la fois dans l’historiographie latine et chez les historiens grecs de Rome. Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Plutarque affirment leur intérêt pour cette figure complexe de l’histoire de la Grande Grèce. Surnommé Malakos pour des raisons équivoques, ce personnage flamboyant et énigmatique apparaît à la fois comme un généreux défenseur du peuple et un impitoyable tyran, tantôt comme un guerrier exceptionnel, tantôt comme l’initiateur d’une éducation dévirilisante. Or l’ambiguïté de la figure d’Aristodème Malakos peut être approchée par une comparaison des pratiques de Cumes, telles qu’elles sont décrites à travers les biographies du tyran, avec les traditions de sa métropole grecque d’Eubée. Dans cette perspective, les variations de l'éclairage porté par les différents transmetteurs historiques sur le personnage d’Aristodème révèlent les enjeux idéologiques du paradigme. En présentant les avatars italiques du modèle eubéen sous un jour plus ou moins favorable, ces récits tendent à transformer un modèle historique en contre-modèle historiographique.
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