Le Contra astrologos imperitos atque nigromanticos (1395-1396) de Nicolas Eymerich (O.P.) : contexte de rédaction, classification des arts magiques et divinatoires, édition critique partielle
Résumé
The famous Catalan inquisitor Nicolas Eymerich († 1399) sends to king of Aragon at the end of 1395 or at the beginning of 1396 a treaty entitled Contra astrologos imperitos atque nigromanticos, preserved at present in two manuscripts. The initiative of Eymerich joins in a double context : on one hand, the magic, to which the divination is bound, is considered since the pontificate of Jean XXII as recovering from the heresy, and thus from the inquisitorial activity ; on the other hand, since the beginning of the XIVth century, the warnings against the dangers of the divination became the object of consequent treaties on behalf of diligent councillors, the writing of which is always motivated by the fear of a too strong interest of the power for this question. Eymerich treats the subject by resuming the authorities (Augustin, Isidore, the Decree of Gratien, Thomas d’Aquin), but he modifies the traditional typology of the « superstitious » arts by basing itself on his inquisitorial experience. The text is the object for the first time of a partial critical edition.
Le célèbre inquisiteur catalan Nicolas Eymerich († 1399) adresse au roi d’Aragon à la fin de l’année 1395 ou au début de l’année 1396 un traité intitulé Contra astrologos imperitos atque nigromanticos, conservé actuellement dans deux manuscrits. La démarche d’Eymerich s’inscrit dans un double contexte : d’une part, la magie, à laquelle la divination est liée, est considérée depuis le pontificat de Jean XXII comme relevant de l’hérésie, et donc de l’activité inquisitoriale ; d’autre part, depuis le début du XIVe siècle, les mises en garde contre les dangers de la divination sont devenus l’objet de traités conséquents de la part de conseillers zélés, dont la rédaction est toujours motivée par la crainte d’un intérêt trop fort du pouvoir pour cette question. Eymerich traite le sujet en reprenant les autorités (Augustin, Isidore, le Décret de Gratien, Thomas d’Aquin), mais il modifie la typologie traditionnelle des arts « superstitieux » en se fondant sur son expérience inquisitoriale. Le texte est l’objet pour la première fois d’une édition critique partielle.
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