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Article dans une revue Le Français dans Le Monde Année : 2004

Pour un Trésor des racines européennes du français

Résumé

La diversité linguistique de l'Europe nous fascine et nous fait un peu peur. L'Europe des langues paraît à première vue une Babel inaccessible, un obstacle (Kersaudy 2001 : 12). L'imminent élargissement de l'Union Européenne à des pays d'Europe de l'Est (Hongrie, Slovénie, Pologne, Tchéquie, Lituanie, Lettonie, Estonie…) et d'Europe du Sud (Malte, Chypre, peut-être Turquie…) ajoute plusieurs nouvelles langues au tableau déjà impressionnant des onze ou douze langues officielles de l'Union (allemand, anglais, danois, espagnol, finnois, français, italien, grec, néerlandais, portugais, suédois, plus l'irlandais pour certaines catégories de documents communautaires officiels). Mais il ne faut pas oublier les langues dites régionales (breton, catalan, galicien, basque, gallois, etc.) dont le rôle dans les politiques linguistiques européennes est important. Certaines parmi toutes ces langues européennes – au sens étroit, comme langues des pays de l'Union Européenne, mais aussi au sens large, si on pense à l'Europe des Cornouailles à l'Oural, ,sont des parents proches du français (langues romanes : espagnol, italien, portugais). D'autres sont des parents plus éloignés appartenant à la famille indo-européenne (a° langues germaniques : anglais, allemand, suédois…, b° langues celtiques : irlandais, gallois…, c° langues slaves : polonais, tchèque, slovène…, d° langues baltes : lituanien, letton, e° grec moderne). D'autres encore n'ont aucune parenté avérée avec le français (langues finno-ougriennes : finnois, hongrois ; langue altaïque : turc). Le maltais est un cas à part : c'est une langue sémitico-romane, proche de l'arabe mais fortement influencée par des dialectes italiens. I. Découvrir ou redécouvrir les mots de nos langues dans le cadre d'une expérience individuelle de chaque Européen Les actuelles politiques linguistiques de Conseil de l'Europe encouragent tous les Européens à atteindre un certain niveau de compétence communicative dans plusieurs langues et à poursuivre l'apprentissage des langues tout au long de la vie, de sorte que les Européens deviennent effectivement des citoyens plurilingues et interculturels capables de communiquer avec les autres Européens dans tous les domaines. Dans un article récent (FDLM 330, 2003) à propos du Guide pour l'élaboration des politiques linguistiques en Europe, J.-Cl. Beacco souligne l'importance du projet éducatif européen visant à promouvoir le plurilinguisme et le pluriculturalisme. Le Guide précise notamment qu'il faut considérer l'enseignement des langues comme le développement d'une compétence individuelle unique (« savoir » des langues, quelles qu'elles soient) (Version de synthèse, p.7). La tâche est immense. Face au scepticisme exprimé par certains spécialistes par rapport à la pédagogie multilinguistique (Hagège 1996 : 161), il appartient aux linguistes et aux didacticiens de proposer des formes alternatives d'enseigner et d'apprendre sans toutefois renoncer au meilleur de l'enseignement traditionnel. Transparence / opacité des vocabulaires européens Aujourd'hui, à l'époque de l'accroissement de contacts linguistiques liés à tout ce qu'on appelle la mondialisation, nous devons nous habituer à nous interroger sur les mots français les plus courants par rapport à leurs correspondants dans les principales langues européennes. A l'échelle européenne, la question du plurilinguisme (multilinguisme) doit se poser en termes de « transparence » des langues entre elles par opposition à leur « opacité » relative. La transparence entre les principales langues européennes dites occidentales est assez importante : elle est assurée par leur « matière expressive » (lexique, modèles syntaxiques, discursifs, rhétoriques),-autrement dit leur corpus-matière qui est unifiée et standardisée en profondeur (Baggioni 1997). On peut penser aussi aux nombreuses similitudes existant entre le français et l'anglais, seraient-elles dues au double héritage linguistique gréco-latin-sans oublier l'héritage culturel judéo-chrétien-ou aux contacts intenses au cours des siècles (aboutissant notamment à de nombreux emprunts directs ou indirects). Il est bien connu notamment que l'anglais, langue germanique, a emprunté la moitié de son vocabulaire au français, langue romane.
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Citer

Sergueï Sakhno. Pour un Trésor des racines européennes du français. Le Français dans Le Monde, 2004. ⟨halshs-01730952⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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