Mutations des pratiques et des paysages forestiers dans un domaine national : Chambord, de la chasse au tourisme de nature - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2018

Mutations des pratiques et des paysages forestiers dans un domaine national : Chambord, de la chasse au tourisme de nature

Résumé

En France, le Domaine National de Chambord (DNC) est connu pour être un domaine de chasse, à l’image des forêts environnantes de Sologne, où cette pratique domine, guidant la gestion qui en est faite, marquant les paysages, notamment à travers les engrillagements. Chambord est historiquement marqué par cette pratique. Avant même la construction du château, le territoire est en effet une zone de chasse reconnue et, d’emblée, lorsque le parc est créé, cerné de murs au XVIe siècle, l’objectif est d’en faire un espace à vocation cynégétique (Thoreau, 1975). Mais, à cette époque, la forêt n’occupe qu’une superficie restreinte, « ne représenta[nt] même pas la moitié de la surface du domaine » (ibid.), au profit de l’agriculture. C’est ce que confirme l’étude que nous menons dans ce domaine, afin de retracer l’évolution des paysages et des pratiques, dans le cadre d’un programme de recherche interdisciplinaire, visant à identifier le rôle des ongulés dans le fonctionnement de l’écosystème et les services rendus à Chambord. La place de la chasse a par la suite été confortée et le domaine s’est progressivement boisé, notamment grâce aux plantations du XIXe siècle. Site classé dès 1923, le DNC devient Réserve nationale de Chasse et de Faune sauvage en 1947 et, depuis 2006-2007, il figure parmi les sites Natura 2000. Sa gestion évolue ainsi vers une plus grande prise en compte de la biodiversité et de la nécessité d’œuvrer à sa préservation. Depuis quelques années, notamment depuis qu’il est devenu EPIC (établissement public industriel et commercial - 2005), le DNC s’est tourné vers le tourisme de nature, engendrant de nouvelles activités récréatives en son sein. Il propose en effet désormais aux visiteurs de « découvrir le parc » (site internet du DNC), dans la zone ouverte au public (d’ailleurs récemment étendue) ou dans la réserve même (lors de visites en 4x4), avec l’objectif de faire découvrir la faune et la flore. Ces nouvelles activités influencent la gestion forestière, en faveur de la faune : il s’agit de maintenir des populations nombreuses pour « faciliter l’observation par le public » (Direction de la Chasse et de la Forêt, citée par Q. Chaban, 2016), ce qui a une incidence aussi sur la forêt, la manière dont elle est gérée mais avec peu de changements, sur ce point, par rapport à la chasse, puisqu’elle requérait déjà des populations nombreuses. Si la forêt de Chambord ne fait ainsi pas exception au sein de la Sologne, elle se démarque en revanche à l’échelle nationale en n’étant pas dédiée à la production de bois. Pour autant, elle n’est pas monofonctionnelle et est fortement gérée. Ceci la rapproche des autres forêts françaises qui doivent, elles aussi, intégrer les activités récréatives, d’autant plus aujourd’hui où on assiste à une véritable « fièvre verte » perceptible au sein de la société (Decelle et al., 2007). Ainsi, l’étude des mutations connues par le DNC au cours de son histoire peut être porteuse de leçons pour les autres forêts et la manière dont elles devront être gérées.

Domaines

Géographie
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Dates et versions

halshs-01682015, version 1 (11-01-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01682015 , version 1

Citer

Amélie Robert, Sylvie Servain. Mutations des pratiques et des paysages forestiers dans un domaine national : Chambord, de la chasse au tourisme de nature. Colloque « Entre dynamiques et mutations, quelles voies pour la forêt et le bois ? », Réseau des sciences économiques, humaines et sociales d’ECOFOR, Jan 2018, Paris, France. ⟨halshs-01682015⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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