Conclusion : Vers une hétérotrophe scientifique ?
Résumé
Si l’étude du surf concourt à l’avènement d’un débat scientifique fondé sur une discussion sur le surrationalisme (Bachelard, [1934] 1978) défini comme l’opportunité de rompre avec le conservatisme de la raison, sur la nécessité de ne pas hiérarchiser les postures paradigmatiques afin de les faire dialoguer (Corneloup, 2016), c’est qu’il aura acquis le statut d’objet patrimonialement légitime en sciences sociales. Le débat pourra alors dépasser certains antagonismes afin de se focaliser sur la nécessité de placer la contingence au cœur des raisonnements (Martuccelli, 2015). Là se situe l’intention partagée collectivement dans le cadre de cette odyssée scientifique accomplie, à « contre-courant », dans, et sur, des « terrains vagues » investis, surfés, par des individus à la poursuite d’une densité existentielle au sein d’un univers social dont certains disent éprouver le caractère acosmique. Par conséquent, les recherches ici réunies illustrent le fait que l’analyse du surf, engagée à partir du paradigme de l’interactionnisme symbolique au sein duquel est privilégiée la dimension sensible, c’est-à-dire l’examen du « plasma d’une réalité interstitielle qui n’est pas faite d’un matériau social » (Latour, [2006] 2015, p. 352), les chercheurs démontrent que l’intime alimente les relations vécues au cœur d’un contexte situationnel. Ils contribuent ainsi à l’émergence d’une hétérotopie scientifique où les vérités établies ne sont plus placées sous l’égide du déterminisme social auquel les garants de cette orthodoxie attribuent les fantasmes d’une tyrannie absolue !