L’École du Dimanche, l’oubliée de l’histoire de l’éducation populaire française au XIXe siècle : du mythe à l’histoire de l’historien. Essai d’épistémologie appliquée
Résumé
Selon Bourriau, c’est aujourd’hui une tautologie qui relève de l’évidence que chacun s’accorde à se
référer à la Révolution Française quand il s’agit de situer les origines de l’Éducation Populaire. Tout a
commencé avec Condorcet. L’an 1 a débuté les 20/21 avril 1792, avec son rapport sur l’instruction. À
ce que Poujol nomme le mythe fondateur, Furet et Ozouf rétorquent que le monde éclairé n’est pas
sorti soudainement d’un obscur chaos initial avec la Révolution Française et l’École Républicaine ! Pour
Mallinson, ce sont les Écoles du Dimanche, le vrai commencement de l’éducation populaire, ouvertes à
tous les enfants sans distinction, et Booth en attribue la paternité à Raikes, qu’il fait pionnier de
l’éducation populaire. Avec pour indicateur, l’enquête en paternité du mouvement français, publiée
essentiellement dans les revues des ÉdD, nous réfléchirons au concept objectivité-neutralité des
historiens selon les hypothèses émises au sein du mouvement : Lelièvre et l’impact ignoré de Raikes
sur le discours de Condorcet, Lombard pour Empeytaz à Genève, Puaux pour Cadoret et Cook pour
Martin en France. Ces figures oubliées interrogent : « quel est le statut de l’historien des idées
éducatives : s’il n’est pas celui du géomètre est-il plutôt celui du peintre selon Marrou ? »
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