Le pasteur-pédagogue Louis Frédéric François Gauthey (1795-1864)
Résumé
Avec Louis Frédéric François Gauthey (1795-1864), pédagogue aujourd’hui oublié, notre
communication s’inscrit dans l’histoire des idées éducatives au XIXe siècle en Suisse romande et en
France. Ancien pasteur et ami de Pestalozzi, la carrière de Gauthey s’orienta vers la formation des
maîtres: il fut le premier directeur de l’École Normale du Canton de Vaud de 1834 à 1845, avant de
diriger celle fondée par la Société pour l’Encouragement de l’Instruction Primaire parmi les
Protestants de France à Courbevoie de 1846 à 1864. Ami aussi d’Alexandre Vinet, ses choix politiques
le poussèrent à démissionner de son poste, avec 160 autres pasteurs, en 1844, lorsque les radicaux
accédèrent au pouvoir dans le Canton de Vaud. À partir de ses écrits, et en particulier de son triangle
pédagogique, nous montrerons quelles furent les caractéristiques principales de la pédagogie
«pananthropique» qu’il fonda sur son anthropologie. Sa proximité d’idées avec celles de Guizot en
France nous servira de second indicateur pour situer Gauthey dans le réseau des acteurs protestants
ayant adopté les idées du Réveil de Genève versus ceux qui adoptèrent le libéralisme théologique
comme Ferdinand Buisson, artisan des lois Ferry (1881-1882) en France. Dans la cartographie des
idées pédagogique, Gauthey serait-il le type d’une «pédagogie du mômier» oubliée, qui fut pourtant
aussi celle du mouvement des Écoles du Dimanche, précurseur de par la Société pour
l’Encouragement de l’Instruction Primaire parmi les Protestants de France, reliée sans l’expliciter
formellement aux théories du Galilée de l’Éducation : Comenius ?