Pour sortir de la confusion, apprendre par l’histoire selon le jeune Guizotd’après "Les voyages d’Adolphe" (Les Annales de l’éducation, 1811-1812)
Résumé
L’objet de cette communication qui s’inscrit dans le champ de l’histoire des idées éducatives,s’intéresse aux premiers écrits éducatifs du jeune Guizot, avant son entrée en politique et lafondation du service public d’enseignement primaire. En 1811, il fait le constat qu’entre les idéesdes Lumières et les vieux préjugés après les traumatismes laissés par les violences de laRévolution, la confusion règne. C’est pour faire sortir les acteurs de l’éducation (dans et horsl’école), de cette confusion, entre l’hégémonie d’une institution religieuse et celle d’unmouvement révolutionnaire, qu’avec Pauline de Meulan, entre 1811 et 1813, il publie les Annalesde l’éducation, hebdomadaire que Buisson qualifie « d’une des premières et des plus remarquablespublication périodique de la pédagogie française ».
À partir du cas particulier de l’enseignement de l’histoire, notre objectif est de comprendre quelssont, pour Guizot, les ressorts éducatifs qui permettent de sortir de la confusion. Nous nousintéresserons plus particulièrement aux relations entre « savoirs » et les « valeurs ». Est-il question« d’autonomiser » les savoirs et les valeurs, pour fixer dans un cadre citoyen une science positiveuniverselle, ou pour prioriser les valeurs morales à transmettre sur les connaissances selon AnnieBruter, ou de les « allier » de façon équilibrée en apprenant à donner un sens aux « faitshistoriques » « clairs et précis » et en les reliant entre eux pour promouvoir une civilisationvertueuse ?
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous limiterons principalement au roman éducatif intitulé :« Les Voyages d’Adolphe ». Il s’agit d’un condensé des idées historiques et éducatives de Guizot,présenté sous la forme deux circuits pédestres, dans le vieux Paris. L’un est axé sur lesmonuments et institutions publiques de l’île de la Cité, l’autre sur les lieux de vie du peuple dansles deux premiers quartiers de la Rive droite. Guizot imagine des échanges de type socratiquenourris entre un père-précepteur, M. de Vauréal, et son fils Adolphe âgé de 13 ans. À chacunedes vingt-cinq haltes, chaque lieu est rattaché à un « fait » historique dont l’intrigue sensibleprovoque l’activité cognitive d’Adolphe, et sert à « gouverner son esprit » jusqu’à ce qu’il endéduise les principes à fixer.
Selon la méthode de la double herméneutique de Ricœur, nous chercherons à comprendre (oudétricoter) et à interpréter (ou retricoter) ces textes. Nous vérifierons la cohérence del’interprétation en la confrontant, aux trois articles de cadrage théorique charpentent la revue et aux premières leçons du Cours d’Histoire moderne données à la Sorbonne durant cette mêmepériode.
Cette « leçon de chose urbaine », sert de propédeutique aux « voyages » en France et en Europedu jeune bourgeois, et prolonge l’éducation livresque mais naturelle antérieurement reçue. PourGuizot l’éducation supérieure forme au jugement des faits, en mobilisant les savoirs « clairs etordonnés » acquis par l’enfant à l’âge du primaire puis élargis et approfondis à l’âge du secondairepar l’aptitude à donner un sens et à relier les « faits » entre eux.
À partir du cas particulier de l’enseignement de l’histoire, notre objectif est de comprendre quelssont, pour Guizot, les ressorts éducatifs qui permettent de sortir de la confusion. Nous nousintéresserons plus particulièrement aux relations entre « savoirs » et les « valeurs ». Est-il question« d’autonomiser » les savoirs et les valeurs, pour fixer dans un cadre citoyen une science positiveuniverselle, ou pour prioriser les valeurs morales à transmettre sur les connaissances selon AnnieBruter, ou de les « allier » de façon équilibrée en apprenant à donner un sens aux « faitshistoriques » « clairs et précis » et en les reliant entre eux pour promouvoir une civilisationvertueuse ?
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous limiterons principalement au roman éducatif intitulé :« Les Voyages d’Adolphe ». Il s’agit d’un condensé des idées historiques et éducatives de Guizot,présenté sous la forme deux circuits pédestres, dans le vieux Paris. L’un est axé sur lesmonuments et institutions publiques de l’île de la Cité, l’autre sur les lieux de vie du peuple dansles deux premiers quartiers de la Rive droite. Guizot imagine des échanges de type socratiquenourris entre un père-précepteur, M. de Vauréal, et son fils Adolphe âgé de 13 ans. À chacunedes vingt-cinq haltes, chaque lieu est rattaché à un « fait » historique dont l’intrigue sensibleprovoque l’activité cognitive d’Adolphe, et sert à « gouverner son esprit » jusqu’à ce qu’il endéduise les principes à fixer.
Selon la méthode de la double herméneutique de Ricœur, nous chercherons à comprendre (oudétricoter) et à interpréter (ou retricoter) ces textes. Nous vérifierons la cohérence del’interprétation en la confrontant, aux trois articles de cadrage théorique charpentent la revue et aux premières leçons du Cours d’Histoire moderne données à la Sorbonne durant cette mêmepériode.
Cette « leçon de chose urbaine », sert de propédeutique aux « voyages » en France et en Europedu jeune bourgeois, et prolonge l’éducation livresque mais naturelle antérieurement reçue. PourGuizot l’éducation supérieure forme au jugement des faits, en mobilisant les savoirs « clairs etordonnés » acquis par l’enfant à l’âge du primaire puis élargis et approfondis à l’âge du secondairepar l’aptitude à donner un sens et à relier les « faits » entre eux.
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