"Ma chère Gertrude – ma vieille amie – ma jeunesse !” ‒ Les relations de Gustave Flaubert et Gertrude Tennant à la lumière de la nouvelle édition de la Correspondance
Résumé
Les relations de Flaubert avec Mme Gertrude Barbara Rich Tennant née Collier ont toujours intéressé les biographes de l’écrivain et plus largement la critique flaubertienne. En effet, on a longtemps pensé que Gertrude et sa sœur Henriette rencontrées à Trouville étaient les deux jeunes Anglaises évoquées par l’écrivain dans le chapitre XV des Mémoires d’un fou — jusqu’à ce que Jean Bruneau démontre l’impossibilité de cette identification, le manuscrit étant daté de 1838 et la villégiature trouvilloise de la famille Collier ne s’étant déroulée que pendant l’été 1842.
Il n’en reste pas moins que Gertrude a tenu une place importante dans la vie sentimentale de Flaubert ; elle occupe une situation singulière au sein de la cohorte des femmes qui, avec des intensités et sur des durées variables, ont fait battre son cœur. Ici il s’agit d’une relation certainement platonique dont la particularité est de s’étendre sur presque quarante ans, de la rencontre en 1842 sur la plage de Trouville jusqu’à la mort de l’écrivain en 1880, et d’avoir été ponctuée de plusieurs longues interruptions.
On va voir que le souvenir de Gertrude n’en est pas moins resté suffisamment vivace dans l’esprit de l’écrivain pour que la réapparition de l’amie de jeunesse illumine les dernières années de sa vie et pour que le nom de la dame anglaise connaisse de surprenantes mentions dans certains écrits du Maître.
Origine :
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