La magie amoureuse et érotique au Moyen Âge
Résumé
"J’ai trouvé du vin ! […] Non, ce n’était pas du vin : c’était la passion, c’était l’âpre joie et l’angoisse sans fin, et la mort." Comme le suggère cette citation célèbre évoquant le philtre involontairement absorbé par Tristan et Yseult, l’amour fou, parfois accompagné d’un désir sexuel débridé, est un "dérèglement" couramment associé au pouvoir magique dans la littérature médiévale. Elle rejoint ainsi en partie la tradition cléricale, qui reconnaît de longue date un pouvoir de contrainte amoureuse aux magiciens, vils suppôts des démons. Mais s’agit-il de simples motifs narratifs et polémiques ? Pas si sûr. À compter du XIIe siècle en effet, de nombreuses traditions de magie savante pénètrent en Occident et, par l’exploitation des forces de la nature et des pouvoirs des esprits, mettent Eros au coeur de leurs préoccupations. Cet article en donne un aperçu.
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