Les usages du procédé de film dans le film
Résumé
« Film dans le film » fait penser spontanément à des films comme 8 ½ de Federico Fellini, Le Mépris, de Jean-Luc Godard, Sunset Boulevard, de Billy Wilder, La nuit américaine, de François Truffaut… Mais la présence d’un film dans un autre renvoie à des conceptions très différentes, comme la « mise en abyme » – présence d’une œuvre dans une autre de même nature – et le « métafilm » – films tenant des discours narratifs et scéniques sur eux-mêmes et sur le cinéma.
Le film dans le film se manifeste sous la forme d’un « film fictif » – qui n’a pas d’existence en dehors du film qui le porte – ou d’une citation – provenant d’une réalisation antérieure, extérieure et autonome. Les rapports entre les films concernés prennent différents caractères – historique, documentaire, anecdotique – et une dimension (auto)biographique. Le procédé tend à montrer les coulisses de fabrication d’un film et à dévoiler les artifices cinématographiques. Un exemple d’artifice spécifique au film dans le film consiste dans le mélange des films (les images d’un tournage passent pour celles du film qui les présente).
Le film dans le film est traité en tant que procédé de mise en scène, celle-ci désignant une construction, un agencement des éléments de l’expression cinématographique. En ce sens, le procédé fait figure de montage, tendant à fonctionner comme un insert et correspondant à un moment de la fiction (agissant sur l’espace-temps du film). Présent dans la plupart des cinématographies et très tôt dans l’histoire du cinéma, le procédé, qui est une option de mise en scène, peut orienter la réception d’un film, permettre des (ré)évaluations, de films, genres, cinéastes, agissant donc comme un principe actif.
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