Abstract : The political consequences of the structural transformation of labour markets and the growing uncertainties surrounding individuals’ entry into these markets have produced numerous studies. For the most part, this abundant literature focuses on the process of demobilisation to which such conditions lead. Research on the metamorphoses of contemporary anti-capitalist activism in France suggests that these macrosocial transformations have, in some instances, given rise to a form of politicisation for a particular fraction of society. By analysing the transformations in recruitment to one of the main anti-capitalist political parties in France, the Ligue Communiste Révolutionnaire, this article invites us to reframe the question of the social logics of engagement and calls for a critical reassessment of sociological frameworks and methods.
Résumé : Les conséquences politiques de la déstructuration du monde du travail et de la précarisation croissante des conditions d’entrée dans la vie active ont surtout été étudiées sous l’angle de la démobilisation politique. Une recherche sur les métamorphoses de l’engagement anticapitaliste en France de 1966 à 2009, à partir du cas de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), invite toutefois à envisager un effet de ces évolutions macrosociales sous la forme d’une politisation d’une fraction particulière de la population, à l’origine d’un phénomène de mobilisation politique. À partir de l’étude des transformations du recrutement à la LCR depuis l’année 2002, l’article propose de revisiter la question des logiques sociales de l’engagement, en questionnant la pertinence des cadres d’analyse sociologique et des méthodes disponibles pour les appréhender.