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Traduction Année : 2016

Réguler les frontières agricoles sud-américaines ?

Résumé

Ce document est la traduction française d'un chapitre d'ouvrage publié au Brésil. Merci de le citer comme suit: Pierre Gautreau, Marie Gisclard, Lorenzo Langbehn, Gabrielle Marquis-Dupont. Regular as fronteiras agrícolas sul-americanas? Experiências e negociações ambientais no Chaco argentino, no Uruguai e no Rio Grande do Sul – Brasil . Bühler E.-A. (dir.); Guibert M. (dir.); de Oliveira V.-L. (dir.). Agriculturas empresariais e espaços rurais na globalização: abordagens a partir da América do Sul, Editora da UFRGS, p. 171-191, 2016. Les années 2000 ont été marquées par la conjonction d’une forte avancée des frontières agricoles sud-américaines et de l’essor de mesures originales de protection de l’environnement visant à réguler cette avancée. Alors que dans les années 1980 et 1990, c’est la création d’aires protégées qui régulait environnementalement les activités agricoles ou sylvicoles (Zimmerer 2011), les normes qui s’imposent depuis le milieu des années 2000 concernent directement les agrosystèmes, les espaces qu’ils occupent et les pratiques qui s’y développent. Là où on cherchait prioritairement à protéger des zones perçues comme environnementalement stratégiques, les nouvelles normes cherchent plutôt à encadrer ces activités et à les restreindre de façon variable dans l’espace, marquant ainsi un tournant dans l’élaboration de la régulation environnementale. Dans ce chapitre, nous nous intéresserons à trois mesures, la « loi forestière » argentine (2007), le décret régulant l’usage agricole des sols en Uruguay (2008) et le « zonage environnemental de la sylviculture » d’espèces exotiques dans le Rio Grande do Sul au Brésil (2009). Ces nouvelles mesures de régulation sont en première analyse paradoxales, tant dans leurs objectifs que dans la façon dont elles s’appliquent. D’une part, leur adoption semble a priori contraire aux intérêts des gouvernements de centre-gauche arrivés au pouvoir au tournant du siècle dans ces pays. Ceux-ci ont assis leur légitimité par la redistribution partielle des gains liés à l’exportation des grains ou du bois pour pâte à papier qui finance en bonne part leurs politiques de lutte contre la pauvreté. On peut alors s’interroger sur les finalités qui les poussent à prendre des mesures qui indirectement freinent la croissance de la production. On pourrait y percevoir une volonté de réaction des Etats face à une dégradation de plus en plus patente des ressources naturelles, si de multiples signes des limites de la portée de ces mesures n’étaient perceptibles. Nous faisons l’hypothèse ici que les nouvelles formes de régulation des activités agricoles (nous incluons derrière ce terme les activités sylvicoles) sont révélatrices de la redéfinition des comportements des acteurs agricoles dominants et de l’Etat quant à l’utilisation des ressources. Mais, également, de la redéfinition de la place que les sociétés sud-américaines assignent à l’agriculture, principale actrice de l’expansion agraire (argicole, pastorale et sylvicole), dans leurs modèles de développement.
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halshs-01531058, version 1 (13-03-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01531058 , version 1

Citer

Pierre Gautreau, Lorenzo Langbehn, Marie Gisclard, Gabrielle Marquis-Dupont. Réguler les frontières agricoles sud-américaines ? : Expériences et négociations environnementales en Argentine, Uruguay et Brésil. 2016, pp.171-190. ⟨halshs-01531058⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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