Compte rendu. "Archéologie de la réclusion et de la détention". Les Nouvelles de l'archéologie, n° 143, mars 2016 - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Criminocorpus, revue hypermédia Année : 2017

Compte rendu. "Archéologie de la réclusion et de la détention". Les Nouvelles de l'archéologie, n° 143, mars 2016

Résumé

Lancée en 1979 et disponible depuis sur le portail revues.org (http://nda.revues.org/) de 2007 à nos jours, « Les nouvelles de l’archéologie » ont consacré leur premier numéro thématique de 2016 aux lieux de réclusion et de détention. Olivier Blin rappelle en introduction que ce domaine de l’archéologie est assez récent. Il s’est développé avec l’essor conjugué de l’archéologie préventive et les terrains de fouille relevant de l’histoire contemporaine. Ce numéro ne vise donc pas tant à produire un état de la question qu’à donner à voir la grande variété des chantiers de fouille concernés. Ce faisant, il s’agit d’interroger la part que l’archéologie peut prendre à la connaissance de l’histoire de la détention (imposée) et de la réclusion (volontaire). Le volume rassemble douze contributions traitant de terrains divers, tant dans l’espace chronologique que géographique. Les articles se succèdent suivant l’ordre chronologique. L’ensemble des contributions invite à réfléchir aux similitudes du développement de l’archéologie industrielle et de l’archéologie des lieux de justice. Louis Bergeron a livré une œuvre sur le patrimoine industriel permettant de dresser des parallèles heuristiques. En effet, comme dans le cas le du patrimoine industriel, l’essor des chantiers de fouilles archéologiques sur des sites judiciaires et pénitentiaires permet d’investir un espace qui ne rencontrent pas la documentation classique de l’historien, plus familier de l’analyse des sources textuelles et de l’iconographie que des relevés de graffitis ou des dégagements de fondations recouvertes de végétation. L’archéologie des lieux de justice et de peines s’intéresse au bâti, aux outils, aux matériels, aux techniques, aux vestiges et aux objets de la vie quotidienne. Inscrite dans la dynamique de « dissonant heritage » signalé dans la présentation du numéro, elle tend, comme l’archéologie industrielle, à retrouver sur le terrain de précieuses informations sur le fonctionnement des lieux, ce qui en fait une alliée indispensable pour la connaissance historique. Les conditions de détention effectives sont en effet bien souvent différentes des prescriptions énoncées par les sources juridiques et les projets d’aménagement du bâti subissent aussi des adaptations qui peuvent en dénaturer les intentions initiales. Si la patrimonialisation de tous les lieux de justice n’est ni envisageable ni peut-être souhaitable, on peut considérer que la multiplication récente des fouilles dont ce numéro offre quelques exemples est aussi la marque d’un renouvellement de la curiosité des contemporains. « Lieux de conscience », de mémoire souvent plurielle, voire conflictuelle, les sites de réclusion et de détention appellent à la complémentarité des approches historique et archéologique ainsi qu’à une réflexion sur la transmission publique des résultats de nos travaux.
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halshs-01528610 , version 1 (29-05-2017)

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Citer

Marc Renneville. Compte rendu. "Archéologie de la réclusion et de la détention". Les Nouvelles de l'archéologie, n° 143, mars 2016. Criminocorpus, revue hypermédia, 2017, ⟨10.4000/criminocorpus.3487⟩. ⟨halshs-01528610⟩
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