Le lexique arabe des odeurs - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin d'Etudes Orientales Année : 2016

Le lexique arabe des odeurs

Résumé

المعجم العربي للروائح، كما يظهر في القواميس الكلاسيكية، هو معجم وافر. ولكن هذه الوفرة هي مظهر خدّاع : في الواقع، هناك مرادفات عديدة ومعانٍ محدودة. فتوفّر لنا نظرية المصفوفات والأثول إطارًا متماسكا لإقامة تصنيف الجذور الثلاثية التي لها علاقة بحاسة الشم : يتم تنظيم المفردات الأساسية المتعلقة بالروائح حول عدد محدود من الأثول ومصفوفتين أو ثلاث تجمع بين الحروف المستمرة وبين الحروف الشفوية والاكليلية والأنفية. ويبين هذا التحليل أن الشبكة الدلالية للشم ممعجمة جزئيا. أما وفرة المرادفات (٧٧ فعلاً بمعنى «نتن» !) فتثير مسألة تركيب قواميس اللغة العربية الفصحى. فعلى الرغم من أن مؤلفي المعاجم ضنينون بالمعلومات، يبدو أنهم جمعوا فيها العديد من الألفاظ والمعاني الخاصة لمختلف اللهجات العربية القديمة، كما يتضح من بعض الأمثلة التي تم تحليلها في الجزء الثاني من المقالة.
The Arab lexicon of smells, as it appears in classic dictionaries, is an abundant lexicon. But this abundance is misleading: indeed, synonyms are numerous and meanings are limited. The theory of matrices and etymons provides a coherent framework to establish the typology of olfactory triliteral radicals: the basic vocabulary of odors is organized around a limited number of etymons and within two or three matrices combining continuous consonants to labial, coronal or nasal. This analysis shows that the semantic network of olfaction is partially lexicalized. As for the profusion of synonyms (77 verbs meaning “smell bad”!), it raises the question of how the classical Arabic dictionaries were composed. Although lexicographers don’t provide but a few informations, it seems that they have compiled data specific of many ancient Arabic dialects, as evidenced by the examples analyzed in the second part of the article.
Le lexique arabe des odeurs, tel qu’il apparaît dans les grands dictionnaires classiques, est un lexique abondant. Mais cette richesse est en trompe‑l’œil : en effet, les synonymes sont très nombreux et les nuances de sens sont en nombre limité. La théorie des matrices et des étymons fournit un cadre cohérent pour dresser la typologie des radicaux trilitères olfactifs : le lexique fondamental des odeurs est organisé autour d’un nombre restreint d’étymons et dans le cadre de deux ou trois matrices associant des consonnes continues à des labiales, des coronales ou des nasales. Cette analyse permet de constater que le réseau sémantique de l’olfaction est en partie lexicalisé. Pour le reste, la profusion de synonymes (77 verbes signifiant « sentir mauvais » !) pose la question de savoir comment ont été constitués les dictionnaires arabes classiques. Même si les lexicographes sont avares d’informations, il semblerait qu’ils aient compilé les données propres à de nombreux dialectes arabes anciens, comme en témoignent les quelques exemples analysés dans la seconde partie de l’article.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01526824 , version 1 (23-05-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01526824 , version 1

Citer

Bruno Paoli. Le lexique arabe des odeurs. Bulletin d'Etudes Orientales, 2016, Histoire et anthropologie des odeurs en terre d’Islam à l’époque médiévale - Année 2015, 64, pp.63-97. ⟨halshs-01526824⟩
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