La réforme du droit funéraire et des cimetières comme avant-garde (XIXe siècle)
Résumé
En matière funéraire, dans un contexte où l’emprise du religieux est fort prégnante, on constate une permanence des gestes et des rites. Tout au long du XIXe siècle, puis la première partie du XXe, des changements tendanciels s’observent. C’est sur le plan du débat d’idées, puis des réformes juridiques que les mutations sont les plus manifestes, preuve que les révolutions normatives ne viennent pas seulement « d’en bas ». Il est intéressant de constater que les principales réformes du droit funéraire interviennent entre 1804 et 1887, anticipant une laïcisation et une intimisation du rapport à la mort. Après avoir présenté les grandes lignes de ces réformes, il sera intéressant de se pencher sur les nouveaux questionnements qu’induisent la Première Guerre mondiale, principalement au sujet du traitement des corps, entre hommage national et deuil privé. Or, en France, quand il s’agit de considérer les pratiques, cette (r)évolution du rapport à la mort ne se concrétise que dans les années 1980, preuve que pour l’historien, comme pour le sociologue, il est fort utile de se placer sur le temps long lorsqu’il s’agit de repérer et d’étudier les transitions funéraires.