Sorcellerie et expérience du temps. Notes à partir du terrain centrafricain
Résumé
En prenant appui sur une page dans laquelle Éric de Rosny analysait « l’évolution de la médecine populaire » dans l’Afrique contemporaine, cette contribution revient sur l’érosion de savoirs et de pratiques anciennes fréquemment dénoncée par des nganga et par leurs clients. Il est d’abord question de rappeler le contexte d’émergence de ces discours de la dépossession culturelle ainsi que leur lien avec les violences ordinaires qui accompagnent la gestion des affaires de sorcellerie. Ensuite, l’analyse des rhétoriques de la dépossession est mise en perspective avec les conceptions classiques de l’aliénation sociale, ainsi qu’avec le courant d’études qui interroge les discours et les pratiques de la nostalgie.