Les voitures de métro réservées aux femmes comme instrument d’action publique : une réponse à quel problème ?
Résumé
Cette recherche envisage le dispositif de voitures réservées aux femmes comme instrument d’action publique, en s’interrogeant sur les raisons présidant à sa mise en place. Une première analyse des cas historiques de New York (1909) et Tokyo (1912-) permet de formuler l’hypothèse d’enjeux de classe sous-jacents aux enjeux de sexe, la distanciation sociale étant un corollaire souhaité de la distanciation sexuelle. Cette hypothèse est ensuite mise en examen à travers l’étude de deux cas contemporains : celui du Caire (1989-) et celui de São Paulo (1995-1997 ; controverse 2013-14). Les méthodes d’enquête employées sont celles de l’analyse de controverse : entretiens d’acteurs et consultation d’archives de presse sur divers médias et de documents techniques, principalement. La recherche met en évidence un retournement des intérêts de classes sous-jacents aux intérêts de sexe apparemment inchangés (les femmes souhaitent échapper au harcèlement sexuel venant des hommes). A la fin du XXe siècle et au début du XXIe, les revendications en faveur des voitures réservées aux femmes sont au contraire portées par des femmes de la classe ouvrière et employée, captives des transports collectifs pour se rendre au travail.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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