La revanche de la graisse ? - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Techniques et culture Année : 2016

Fat’s revenge?

La revanche de la graisse ?

Résumé

In contemporary imaginaries fat stills is an ambiguous element, a phenomenologically disgusting substance for its absence of form and dangerous in its capacity to modify the appearance. Some dystopic imaginaries show fat as something irreversibly proliferating. Fat is still considered as a parasitic matter. Since Antiquity fat has been the object of disparate techniques to remove it from the human body. Nevertheless, in the last few decades some procedures have arisen, which revalorise it. The discovery of stem cells inside fat tissue has perhaps introduced a cultural change. Human fat can now be considered as “lipidic gold” and stocked in some specialized biobanks. Presently both biological and social sciences are working hard on fat issues under the interdisciplinary branch of “fat studies”. One explores its therapeutic medical properties and the other is centered on the sociability of fat people and the cultural stakes related to it. In this present contribution I will show a history of the techniques and imaginaries linked to fat. This introduction will help to show some correspondence between the development of techniques of medical “recycling” of fat, with the social questions raised by the “fat acceptance” movements.
Comme en témoignent les travaux de l’historien Georges Vigarello, la particularité de la graisse a toujours été d’être un élément profondément ambigu, mystérieux et inquiétant (Vigarello 2010 : 31). La médecine ne s’est d’ailleurs penchée que récemment sur ses propriétés structurelles et biologiques. Confrontée lors de mes recherches (au Mexique et en France) à l’observation des pratiques de liposuccion et de lipostructure, je présenterai tout d’abord une visite dans un bloc opératoire. Cette plongée sur le terrain se conclura par des questionnements portant sur l’évolution des procédés techniques ayant trait à la graisse. Je parcourrai donc l’histoire des techniques qui visent à enlever – par liposuccion – puis à transférer la graisse humaine d’un endroit à l’autre du corps – par lipostructure. Je soulignerai ensuite les enjeux liés aux récentes découvertes de cellules-souches à l’intérieur du tissu adipeux. Finalement, je m’interrogerai sur les conséquences de ces découvertes sur la perception de la graisse dans l’imaginaire collectif. De fait, cet élément, qui auparavant était considéré comme un déchet organique à éliminer à tout prix, semble faire aujourd’hui l’objet d’une progressive revalorisation. Les nouveaux potentiels thérapeutiques de la graisse sont actuellement l’objet d’études scientifiques et les cibles d’intérêts économiques. Dans ce sens, des «biobanques» proposent de stocker les cellules-souches graisseuses humaines pour des réutilisations futures. Porter un regard sur la graisse nous amène à considérer aussi les enjeux sociomédicaux liés à l’obésité et les représentations autour de ses caractères pathologiques. Face à une croissante médicalisation de l’obésité, définie par certains comme un des fléaux les plus redoutables des sociétés contemporaines, naissent des mouvements sociaux unis sous l’appellation de « fat acceptance » s’affirmant en résistance à la marginalisation et à la pathologisation des personnes « grasses ».
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halshs-01514933, version 1 (26-04-2017)

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  • HAL Id : halshs-01514933 , version 1

Citer

Eva Carpigo. La revanche de la graisse ? : Évolution des techniques et des imaginaires. Techniques et culture, 2016, Réparer le monde. Excès, reste et innovation, 65-66. ⟨halshs-01514933⟩
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Dernière date de mise à jour le 13/04/2024
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