La ruse d'Ongmanpwa. Michel Cartry à l'écoute des documents ethnographiques des autres. - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Systèmes de pensée en Afrique Noire Année : 2016

La ruse d'Ongmanpwa. Michel Cartry à l'écoute des documents ethnographiques des autres.

Résumé

La ruse d'Ongmanpwa. Michel Cartry à l'écoute des documents ethnographiques des autres. Dans le récit gourmantché rapporté par Michel Cartry au début de sa contribution à l'ouvrage « Tracés de fondation » 1 , Jaba, descendu du ciel sur une grande pierre, aperçut au loin, vers l'ouest, un homme également assis sur sa pierre, tout habillé de rouge. Assisté de son épouse, Ongmanpwa, Jaba procéda au rituel de libations de crème de mil dit yidi sala. Quand les puissances eurent reçu leur part, Jaba but une gorgée, Ongmanpwa également. L'homme habillé de rouge restait immobile. Jaba eut d'abord l'idée d'envoyer sa femme auprès de lui pour lui apporter la calebasse de sala, mais elle l'en dissuada et le convainquit d'appeler l'homme à venir partager la boisson sur le lieu du rite. Jaba ne se déplaça pas, l'homme rouge répondit à l'invitation, vint s'asseoir auprès de la calebasse et but une gorgée de liquide. Il fit ainsi acte de soumission. Je ne reviendrai pas sur le fond de l'analyse que déployait Michel Cartry dans ce texte, écrit avec Danouta Liberski, consacré aux rites du bâtir dans leur rapport à la fondation et au statut rituel de personnages tels que le chef, le roi ou le maître de la terre,-analyse ailleurs commentée, notamment par Alfred Adler 2. Les premières pages de cette longue contribution – prélevées au titre qu'elles pouvaient se prêter à une évocation en temps limité,-je les prendrai simplement comme illustration de la manière qu'avait Michel Cartry d'organiser, de composer ses matériaux ethnographiques et comme métaphore du travail de déplacement auquel il conviait-et convie toujours-les ethnologues africanistes. Confrontant ce récit et ses différentes versions aux formes réelles de deux types de rituels : celui du yidi sala, effectué comme rituel d'hospitalité, de fondation d'une maison ou comme rituel public du chef, et celui de l'édification du vestibule du roi, avec ce qu'il suppose de précautions extrêmes à l'érection des poteaux des ouvertures de l'est et de l'ouest, Michel Cartry faisait apparaître la véritable nature de la « ruse » d'Ongmanpwa : son intervention permet non seulement à Jaba de 1-M. Cartry & Danouta Liberski, « Fondation sans fondateur », Tracés de fondation, sous la direction de Marcel Détienne, Louvain-Paris, Peeters, 1990, « Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, sciences religieuses », vol. XCIII, pp.85-140. 2-cf « Logique sacrificielle et ordre politique : le statut de la personne du chef en relation avec son statut de sacrifiant », Le Chemin du rite. Autour de l'oeuvre de Michel Cartry, Revue Incidence, Éditions du Félin, Paris, n°6, 2010, pp. 149-160.
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  • HAL Id : halshs-01509996 , version 1

Citer

Odile Journet-Diallo. La ruse d'Ongmanpwa. Michel Cartry à l'écoute des documents ethnographiques des autres.. Systèmes de pensée en Afrique Noire, 2016, Comparer les systèmes de pensée, n°19. ⟨halshs-01509996⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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