, En effet, comme nous l'avons déjà affirmé dans la partie précédente, un syllogisme semble bien être, pour les stoïciens, un raisonnement déductif d'après sa forme même 23 . Ce que met bien en lumière la notion de « trope » -par exemple : « Si le premier, le second ; or le premier, donc le second » -très proche, on le constate, de notre « variable propositionnelle » : « Le trope est comme la forme (schêmata) du raisonnement » 24 . Cela dit, MacFarlane a raison de souligner que, si les stoïciens parlent bien de « formes » de raisonnement et développent, plus généralement, une armature technique et conceptuelle qui peut faire relever leur logique d'une formalité de type « syntaxique », rien ne permet pour autant d'affirmer qu'ils seraient à l'origine de la terminologie hylémorphique en science. Le terme de « schêmata » précédemment cité n

. L'idée-de-théorie-ou-raisonnement-«-formels, aurait ainsi émergé à l'occasion d'une certaine fusion entre la syllogistique aristotélicienne et les analyses stoïciennes -« fusion » que les commentateurs grecs postérieurs auraient, pour ainsi dire, terminologiquement entérinée. Par sédimentations successives, elle serait ainsi devenue une sorte de « topos » aristotélicien alors qu'elle ne figure pas comme telle chez Aristote et ne semble pas même véritablement correspondre à l'orientation de sa recherche

O. Alexandre-d'aphrodise, . Aristotle's-prior-analytics, .. J. Trans, S. Barnes, K. Bobzien et al., , 1991.

. Il, Blanché confère une place à part à la logique stoïcienne : elle a permis d'approfondir le « procédé d'abstraction » évoqué en l'étendant aux relations des propositions entre elles (sur la base, précisément, du dégagement d'une « forme » propositionnelle). « La partie de la logique qui, négligeant les termes ou noms, ne s'occupe ainsi que des relations des propositions entre elles en ne retenant de celles-ci que leur propriété d'être vraies ou fausses, avait déjà été constituée, dans l'antiquité, par les Stoïciens, avec une pleine conscience de son opposition à celle d'Aristote ; c'est d'elle aussi que traitaient les médiévaux dans leur théorie des consequentiae ; elle s'est introduite dans la logique classique elle-même, sous une forme encore confuse, avec la théorie dite du « syllogisme hypothétique ». C'est seulement après que l'idée d'une étude systématique des relations interpropositionnelles eut été redécouverte à la fin du siècle dernier

, Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, VII, p.75

. Alexandre-d'aphrodise, Aristotelis Analyticorum Priorum Librum I Commentarium (Commentaria in Aristotelem Graeca II, 2), p.1899

, Aristotelis Analyticorum Priorum Librum I Commentarium (Commentaria in Aristotelem Graeca IV, 6), p.1899

-. Aristote and . Organon, Bibliothèque des Textes Philosophiques, vol.3, 1983.

R. Blanché, Introduction à la logique contemporaine, 1987.

J. Brunschwig, « La proposition particulière et les preuves de non-concluance chez Aristote, Cahier pour l'Analyse n° 10, 1969.

. Diogène-laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, 1965.

G. G. Granger and J. Lukasiewicz, Aristotle's Syllogistic from the Standpoint of Modern Formal Logic, vol.2, 1957.

J. G. Macfarlane, . De, J. G. Sommaire-de-la-notion-remarque-préalable-sur-notre-utilisation-de-la-terminologie-de, and . Macfarlane, Afin de dégager des « lignes de force » au sein de l'écheveau particulièrement emmêlé de la notion de « formalité », nous nous sommes directement inspiré des distinctions catégoriques établies par MacFarlane dans sa thèse « What does it mean to say that logic is formal ? ». Le fil directeur de cette thèse étant celui de l'hylémorphisme logique et, plus particulièrement, de la recherche d'un critère de démarcation de la formalité proprement logique, les modifications, coupures et raccourcis que nous faisons subir à sa terminologie s'expliquent par le fait que notre objectif est ici différent, et qu'il se veut moins technique. Notamment, notre propos n'étant pas celui de la délimitation du domaine logique, nous pouvons nous appuyer plus largement sur les catégories que MacFarlane abandonne en raison de leur trop grande généralité (elles ne sont pas suffisamment discriminantes -d'où le fait qu, What does it mean to say that logic is formal ? (PhD), 2000.

. Formalité-«-syntaxique, concerne les symboles eux-mêmes, sans référence à leur signification. Pour plus de clarté, il serait peut-être assez