La construction de la valorisation de l’activité physique : le rôle des associations VIH - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Santé Publique Année : 2016

La construction de la valorisation de l’activité physique : le rôle des associations VIH

Estelle Duval
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 772500
  • IdRef : 199267413
Sylvain Ferez
Julie Thomas
Laura Schuft

Résumé

Avec l’arrivée des trithérapies en 1996-1997, l’infection au VIH, jusqu’alors considérée comme une infection mortelle, change de statut dans le champ de l’action en santé publique. Progressivement assimilée à une « maladie chronique », les discours de prévention tertiaire ciblant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) évoluent. L’analyse de la littérature scientifique, et des revues de quatre associations nationales VIH publiées entre 1990 et 2010, montre que les activités physiques, jusqu’alors plutôt déconseillées, car évoquées comme dangereuses, sont peu à peu présentées comme un levier d’amélioration de la qualité de vie et conseillées pour ce public. Cet article étudie cette reconfiguration des discours de prévention concernant l’infection au VIH, ainsi que ses effets sur les discours diffusés par les associations accueillant des PVVIH. Il montre comment la requalification de cette infection dans la catégorie des « maladies chroniques » provoque, sur la base de l’expertise scientifique, une réorientation des discours de prévention en faveur de l’engagement dans une activité physique régulière et contrôlée. Cette nouvelle orientation contribue à la reconfiguration du milieu associatif, qui relaie ce discours et se restructure en créant parfois des dispositifs d’activités physiques. On peut toutefois s’interroger sur les effets de cette nouvelle valorisation de l’activité physique au regard de l’absence de prise en compte des difficultés rencontrées par les PVVIH pour répondre à ces incitations réitérées à modifier leurs modes de vie afin d’être de « bons » malades chroniques.
With the arrival of triple combination therapy in 1996-1997, the HIV infection, until then considered a life-threatening condition, changed status within the realm of actions in public health. Progressively likened to "chronic illness", discourse on HIV prevention targeting people living with HIV (PLHIV) began to evolve. Physical activities, until then discouraged, became increasingly presented as a means of improving quality of life and were increasingly recommended for PLHIV. This article studies this reconfiguration of discourse on HIV prevention, as well as its effects on the discourse conveyed by HIV-related associations. The article shows how the new classification of HIV as a "chronic illness", on the basis of scientific expertise, has led to modified discourse on prevention, including the recommendation of regular and controlled physical activity. This new orientation has contributed to a restructuring of HIV-related associations which relay this discourse and modify their structures and services, increasingly offering access to physical activities. We can however question the effects of this new valuing of physical activities, as there has been little consideration of the difficulties encountered by PLHIV to respond to the reiterated encouragements to modify their lifestyles in order to be "good" chronically ill patients.
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Dates et versions

halshs-01502569 , version 1 (18-12-2018)

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Citer

Estelle Duval, Sylvain Ferez, Julie Thomas, Laura Schuft. La construction de la valorisation de l’activité physique : le rôle des associations VIH. Santé Publique, 2016, Activités physiques et santé, H.S. (S1), pp.89-100. ⟨10.3917/spub.160.0089⟩. ⟨halshs-01502569⟩
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