Les dépôts de sédiments fins dans le sud de la dépression de Kharga (désert libyque, Égypte) : indices d'une morphogenèse éolienne et anthropique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Géomorphologie : relief, processus, environnement Année : 2016

Fine-grained deposits in South Kharga Basin (Western Desert of Egypt): evidences for an aeolian and anthropogenic morphogenesis

Les dépôts de sédiments fins dans le sud de la dépression de Kharga (désert libyque, Égypte) : indices d'une morphogenèse éolienne et anthropique

Résumé

The Western Desert of Egypt is one of the most arid areas of the world. Because of the extreme scarcity of the rainfall (less than 1 mm of annual mean rainfall in some places) and because of the amount of available sediment, aeolian processes are the major morphogenetic factors. The studies of the palaeoenvironments in this area (Wendorf et Schild, 1980; Sanlaville, 1997; Brookes, 2003; Bubenzer et Riemer, 2007) show that the climate has gradually become hyperarid between 5800 BP and 4500 BP. So, the ascendancy of aeolian processes isn't new. During the Holocene, the aeolian processes and landforms has acted as a resource (moisture of the deposits, arable lands) and as a stress (sanding and silting up, erosion) at the same time. The geomorphological and geoarchaeological survey of the Dush area, located in the South of Kharga basin has highlighted the existence of fine-grained sediment which are neither spring deposits (as described by Bousquet, 1996) nor playa deposits (as described by Embabi, 1972, 1999, 2004). The archaeological data produced since 1976 by the IFAO (Institut Français d'Archéologie Orientale) mission and the sedimentological analyses indicates that the sediment of these deposits had been windblown and trapped by vegetation (fields of the ancient oases). The cultivation of the fields lasted from 2500 BP to 1500 BP, allowing the height of the deposits to reach several meters. The drop of the water table and the uplift of the level of the fields forced the farmers to adapt themselves, up to the abandonment of most of the sites (around 1500 BP). After 1500 BP, the deposits have been eroded by wind, involving the formation of yardangs. The current landscape of the studied hills is the result of the succession of a period characterized by the deposition of windblown sediment linked to the cultivated fields and a period of aeolian erosion linked to the end of agricultural activities
Le désert libyque est l’une des régions les plus arides du monde. En raison de l’extrême rareté des précipitations (moins de1mm de précipitations annuelles moyennes par endroit) et de la quantité de sédiment mobilisable, les processus éoliens constituent le principal facteur de morphogénèse. Des études paléoenvironnementales (Wendorf et Schild, 1980 ; Sanlaville, 1997; Brookes, 2003 ; Bubenzer et Riemer, 2007) ont montré que l’hyperaridité s’est installée progressivement entre 5800 BP (fin de la dernière pulsation humide) et 4500 BP. La prépondérance des phénomènes éoliens est donc ancienne. Durant l’Holocène, les dynamiques et formations éoliennes ont fonctionné pour les hommes à la fois comme contrainte (ensablement, érosion) et comme ressource (maintien de l’humidité, dépôts cultivables). Les prospections géomorphologiques et géoarchéologiques de la région de Douch, située dans le sud de la dépression de Kharga, ont mis en évidence la présence de dépôts de sédiments fins sur des versants ne correspondant ni aux dépôts de sources artésiennes signalés par Bousquet (1996) ni aux dépôts de playas abondamment étudiés par Embabi (1972, 1999, 2004). Les analyses sédimentologiques, croisées avec les données archéologiques produites depuis 1976 par la mission de l'IFAO (Institut Français d'Archéologie Orientale) à Douch, indiquent que le sédiment de ces dépôts a été transporté par le vent avant d'être piégé par la végétation des champs des oasis antiques. La longue période d'occupation des champs (2500 à 1500 BP environ) a permis aux dépôts d'atteindre une épaisseur de plusieurs mètres. Couplé au rabattement des nappes, cet exhaussement du niveau des cultures a contraint les agriculteurs à s'adapter, jusqu'à l'abandon de la plupart des sites aux alentours de 1500 BP. Depuis, les dépôts ont été soumis à la corrasion et à la déflation éolienne, entrainant ainsi la formation de yardangs. Le paysage actuel des collines étudiées est donc le résultat de la succession d'une période de dépôts éoliens liés aux activités agricoles et d'une période d'érosion éolienne liée à l'abandon des cultures.

Dates et versions

halshs-01485623 , version 1 (09-03-2017)

Identifiants

Citer

Maël Crépy, Yann Callot. Les dépôts de sédiments fins dans le sud de la dépression de Kharga (désert libyque, Égypte) : indices d'une morphogenèse éolienne et anthropique. Géomorphologie : relief, processus, environnement, 2016, 22 (3), pp.325-342. ⟨10.4000/geomorphologie.11499⟩. ⟨halshs-01485623⟩
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