, venir vous voir et vous dire si c'est bon. . . ». Nico commence par deux autres garçons assis à une autre table en prenant un nouveau tapis, la fameuse arène

. Le, À la manière des bavardages de la classe, les pratiques frivoles enfantines (échange, collection, monstration) se retrouvent reléguées à d'autres moments tandis que l'engagement dominant est explicitement l'apprentissage des « vraies règles ». Les enfants ne sont pas censés jouer selon leurs règles mais doivent apprendre à « jouer correctement », c'est-à-dire à suivre les règles imprimées dans la notice, révisées la veille par l'animateur ; règles devenant alors impersonnelles, autre « trait » caractéristique de la « forme scolaire de socialisation » (Vincent, Lahire et Thin, qui mériterait une citation in extenso, montre à l'envi comment opère la fabrication animative d'une forme éducative, p.39, 1994.

, Cette formalisation éducative peut s'établir selon une « programmation » (ibid., p. 70) minutieuse, suivant la logique rationnelle de la « méthodologie de projet » proche d'une pédagogie par objectifs. Plus largement, cette transformation s'apparente à une « réitération technique, En somme, pour accoler un étiquetage éducatif à une situation, son cadre doit afficher des propriétés situationnelles spécifiques, p.68, 1991.

, renvoyée au « temps libre », est juxtaposée à des formes éducatives (les « activités »), les « vraies règles » tentent de faire tenir ensemble et d'associer une formalisation éducative et ludique. D'un côté, la planification et la direction de l'animatrice subordonnent la décision des enfants et réduisent l'incertitude

, En somme, la forme éducative et ses caractéristiques prennent manifestement le pas sur les « critères » de la forme ludique. In fine, si de nombreuses pratiques sont nommées « jeu » par les animatrices, le terme cache une diversité de pratiques aux formes variées et un processus de formalisation, que l'on peut notamment observer à l'école maternelle (Brougère 1997). Certaines de ces formes tentent d'intégrer une forme éducative à la forme ludique, altère la frivolité et la minimisation de conséquences, 2010.

;. Et-lechien, A. Dans-le-monde-de-la-petite-enfance, and . Qu, Par exemple, toujours dans la banlieue toulousaine, un accueil propose des « activités » soumises à inscription répartissant l'ensemble des enfants dès l'ouverture entre 7h45 et 8h30, pendant la pause méridienne en alternant avec les services de la cantine ainsi qu'à la sortie de la classe et au goûter dès 16h30. En d'autres termes, les « activités » des animatrices investissent largement les temps périscolaires. Inversement, un autre accueil ne propose que des « activités » optionnelles, souvent adossées à la culture enfantine, dans différents espaces aménagés et accessibles. Sans coupure temporelle ni rassemblement avant la mise en rang de la sonnerie, la circulation entre les espaces y est autorisée, même sans animatrice. En comparaison, le cas étudié ici se situe dans un entre-deux en organisant des cadres (plus ou moins) formalisés où cohabitent différentes (mises en) forme(s) ludiques. En définitive, il resterait à interroger les conséquences de la formalisation animative -entre loisir et éducation, 2005.

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