Les hommes en proie aux institutions
Résumé
Chez Georges Franju (1912-1987), les individus se retrouvent confrontés aux institutions de toute nature : médicale (La Tête contre les murs, 1959), scientifique (Les Yeux sans visage, 1960), familiale (Thérèse Desqueyroux, 1962), judiciaire (Judex, 1963), militaire (Thomas l’imposteur, 1964), religieuse (La Faute de l’abbé Mouret, 1970), policière (Les Nuits rouges, 1974). Ces affrontements, marqués par la violence, voire le crime, font des individus, volontairement ou non, des victimes ou des bourreaux, des innocents ou des coupables.
Adaptations littéraires, inspirées des serials, les fictions de Franju associent l’ordinaire, la poésie et le fantastique, tout autant que ses documentaires et films de commande qui les ont précédées : abattoirs de La Villette et de Vaugirard à Paris (Le sang des bêtes, 1948) ; lieu d’accueil des invalides à l’origine puis musée rassemblant les souvenirs des guerres, sous la Royauté, la République, l’Empire,(Hôtel des Invalides, 1951) ; portrait de scientifiques en couple se vouant corps et âme à la recherche (Monsieur et Madame Curie, 1953) ; risques du travail industriel (Poussières, 1953).
Dans tous ses films, le cinéaste, qui a également participé à la création de la Cinémathèque française, fait sentir le poids des institutions, à la fois source de stabilité sociale et menace.
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