"Les périphéries de Paris au XIVe siècle : essai d'application de la théorie géographique aux sources médiévales"
Résumé
Le terme de « périphérie » est volontiers employé par les médiévistes en histoire religieuse, économique ou politique pour désigner les marges de l'occident, mais il est rarement utilisé pour caractériser les espaces limitrophes des villes 1. Les médiévistes envisagent en effet l'étude des quartiers limitrophes plutôt à travers la monographie de « bourgs » ou de « faubourgs » bien identifiés. Ce type d'étude n'a, du reste, pas suscité un grand enthousiasme, comme en témoigne le nombre limité d'ouvrages qui leur sont consacrés, les faubourgs étant en général étudiés à l'occasion d'autres phénomènes : croissance du centre, implantation des ordres mendiants, activités polluantes, etc. Ce constat se vérifie pour l'historiographie du Paris médiéval. Le recueil d'articles réunis par Jacques Verger et Marie-José Michel sur « les échanges entre Paris et ses périphéries » évoque le territoire dominé par la capitale plus que les limites physiques de la ville 2 , tandis que les faubourgs médiévaux n'ont donné lieu qu'à de rares études publiées – quatre thèses de l'Ecole des chartes restant inédites 3. Il n'est pas sûr cependant qu'une monographie de plus sur un faubourg permette de mieux comprendre la périphérie de Paris, dans la mesure où prendre le faubourg comme objet de recherche, c'est au fond le considérer comme un bourg, avec son unité et son identité, dominé par la grande ville voisine – dans la nomenclature médiévale, le « bourg » a une identité affirmée, tandis que le « faubourg » est une marge de la ville, mais dans la pratique le statut de ces agglomérations n'est pas clair 4 .
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