Le motet à grand chœur (1660-1792) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2009

Le motet à grand chœur (1660-1792)

Résumé

Conçu pour les cérémonies extraordinaires qui, à l’orée du règne personnel de Louis XIV, célébrèrent la paix conclue avec l’Espagne, le mariage royal et la naissance d’un Dauphin, le grand motet – qu’on appelait communément à l’époque « motet à grand chœur » – représente le principal genre de la musique religieuse française de la fin du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution. Avec ses effectifs importants, qui associaient chanteurs solistes, chœur et « symphonie », et ses agencements complexes de séquences contrastées, il constitua la réponse spécifiquement française à une recherche européenne de grands genres musicaux susceptibles de supporter les nouvelles formes de piété et de culte issues des réformes religieuses, au même titre que la cantate luthérienne dans les territoires allemands, le salmi italien ou le verse anthem anglais. Souvent étudié à travers l’activité de la Chapelle royale, le motet à grand chœur est ici abordé en fonction de la spécificité des contextes dans lesquels il fut programmé, aussi bien du point de vue des institutions – Chapelle royale, mais aussi grands sanctuaires parisiens, cathédrales de province, Concert spirituel ou académies de musique –, que du point de vue des circonstances – cérémonies extraordinaires, offices ou exercices de dévotion, concert public ou pratiques privées. À travers l’étude des textes mis en musique, des effectifs et des dispositifs vocaux et instrumentaux, de la gestion des espaces et des lieux, et des répertoires propres à chaque type d’institution, l’ouvrage accorde une place prépondérante à la diversité des pratiques qui conditionnèrent l’évolution stylistique et esthétique du genre, et les représentations symboliques qui lui étaient associées. Alors que l’esthétique musicale de l’époque est souvent étudiée du seul point de vue de l’opéra et des genres profanes, une attention particulière a été portée aux commentaires de presse, aux écrits d’auteurs ecclésiastiques négligés par l’historiographie des Lumières, tels les abbés Pluche, Laugier ou Joannet, mais aussi à la relecture de textes signés des philosophes les plus célèbres, pour montrer à quel point le motet à grand chœur fut parfois au centre des débats esthétiques. L’ouvrage apporte un regard neuf à la question des liens entre musique française et musique italienne, à celle de l’imitation et de l’esthétique du tableau, dont les liens avec le sublime religieux sont mis en évidence, mais aussi à celle de la genèse du style classique. Enfin, à la croisée du politique, de l’éthique et de l’esthétique, sont réexaminés les grandes questions qui ont façonné l’historiographie du genre : celle de la sécularisation de la musique religieuse, de la construction de l’image royale et des relations entre musique religieuse et Lumières.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01448596 , version 1 (28-01-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01448596 , version 1

Citer

Thierry Favier. Le motet à grand chœur (1660-1792) : Gloria in Gallia Deo. Arthème Fayard, 2009, Les chemins de la musique, Sophie Debouverie, 978-2-213-63644-3. ⟨halshs-01448596⟩
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