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Chapitre D'ouvrage Année : 2014

Les Almoravides

Résumé

Les origines du mouvement almoravide sont mal connues, car les sources qui en parlent sont très postérieures. Le récit qu'elles en font a tout d'une épopée ou d'une histoire sainte : elles célèbrent une victoire réalisée au nom de l'islam et il est difficile de faire la part du mythe et de la réalité. Elles rapportent que le chef d'une tribu sanhâja berbère, Yahyá b. Ibrâhîm, alla, dans les années 1030, faire le pèlerinage à La Mecque. Là, il aurait pris conscience des erreurs répandues dans les croyances et les pratiques de ses contribules. Aussi, à son retour, aurait-il fait appel à un savant religieux, rigoriste et austère, 'Abd Allâh b. Yasîn. Après quelques décennies de prédication difficile, émergea dans les tribus sanhâja du Sahara le mouvement de réforme des murâbitûn, les Almoravides, ce qui, selon les sources, signifie soit les gens « liés entre eux », soit les « gens du ribât », ce ribât étant un lieu de retraite ascétique, que certains auteurs localisent sur une île du fleuve Sénégal. La soumission des tribus sahariennes commence alors, avec les premières conquêtes de villes : Awdaghust en 1054, Sijilmâssa en 1055, Aghmât en 1058, Fès en 1069. En 1070, Abû Bakr b. 'Umar pose les fondations d'une capitale, Marrakech, sédentarisant ainsi le pouvoir jusqu'alors nomade du mouvement almoravide, et il nomme son cousin, Yûsuf b. Tâshfîn, lieutenant cependant qu'il descend au Sahara combattre les Noirs du Ghâna. En 1073, Yûsuf b. Tâshfîn devient le chef incontesté des Almoravides en détrônant, sans violence, son cousin qui meurt au Sahara en 1087 : l'émirat almoravide est né. Formes et idéologies du pouvoir souverain Ainsi la première structure de pouvoir des Almoravides associe-t-elle un chef religieux, l'imâm 'Abd Allâh b. Yâsîn (1043-1059), et un chef politique, l'émir sanhâja. Cette organisation bicéphale permit de dépasser le stade de la chefferie tribale : le pouvoir militaire de l'émir était complété par celui d'un imâm, chef religieux, véritable interprète sur terre des desseins de Dieu. C'est ce dernier qui définissait la stratégie, cependant que l'émir assurait les opérations tactiques, militaires et politiques, par exemple pour gérer les relations entre les différents membres de la confédération almoravide. L'imâm, doté d'un pouvoir charismatique, jouissait d'une prééminence sans conteste, et avait l'ascendant sur Yahyà b. Ibrâhîm (m. 1043), puis sur Yahyà b. 'Umar (1043-1055), et après la mort de celui-ci, sur son frère Abû Bakr b. 'Umar (r. 1055-1071, m. 1087).

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Identifiants

  • HAL Id : halshs-01440057 , version 1

Citer

Pascal Buresi. Les Almoravides. Cyrille Aillet; Emmanuelle Tixier; Éric Vallet. Gouverner en Islam, Xe-XVe s., Atlande, pp.295-300, 2014, 978-2-35030-273-7. ⟨halshs-01440057⟩
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