Du nouveau sur Guillaume l’Anglais et son De urina non visa (1220) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers de civilisation médiévale Année : 2016

Du nouveau sur Guillaume l’Anglais et son De urina non visa (1220)

Résumé

En 1220 paraissait à Marseille une œuvre singulière, le De urina non visa, littéralement « De l’urine non vue », du médecin Guillaume l’Anglais. Dans ce court traité, l’auteur démontrait la supériorité de l’astrologie sur l’analyse des urines qui dominait la sémiologie médicale du XIIIe siècle, et concluait par un récit de cas exemplaire : se fondant sur l’examen du ciel et non sur celui des urines d’un malade, il aurait correctement identifié le mal et estimé l’espérance de vie de ce dernier. L’opuscule eut un grand succès et fut copié, compilé, imité, cité et même traduit tout au long du Moyen Age. Abondamment étudié par les spécialistes d’histoire des sciences, il semble n’avoir jamais été imprimé, et l’auteur de cet article en a donné il y a quelques années une édition que, comme tout le monde, elle croyait princeps. Or des recherches ultérieures l’ont mise en présence d’une édition parue à Venise en 1492 sous un autre titre : il en subsiste deux exemplaires, l’un à Séville et l’autre à Padoue. Cet article présente en détails l’incunable de la Biblioteca Universitaria de Padoue et s’interroge sur la personnalité de l’imprimeur, son choix de publier, à la fin du Moyen Age, un traité d’astrologie médicale du XIIIe siècle, et la fortune, à moins qu’il ne faille parler d’infortune, de son édition.
In 1220, in Marseilles, a physician named Guillelmus Anglicus, « William the Englisman » completed a peculiar treatise, De urina non visa, literally « On urine not seen ». In this short work, the author demonstrated the superiority of astrology on urine analysis, which ruled in a large part the medical semiology of the 13th century. He concluded with an account, an exemplary case : relying on the examination of the sky, and not of the sick person’s urines, William provided a correct diagnosis, as well as a right prognosis, concerning one of his patients. His booklet was thereafter very successful, and it has been copied, compiled, imitated, cited and even translated till the end of the Middle Ages and beyond. But apparently, this work has never been published ; the author of this article edited this text a few years ago, convinced, like everyone else, that it was its first edition. Yet her further research made her able to locate a Venitian edition of the text published in 1492 with another title : only two copies left are known, one in Sevilla and the other one in Padua. This article presents in detail the incunable kept in Padua, and questions the personality and the career of the printer, the choice he made to publish, at the end of the 15th century, an astrological treatise of the 13th century, and the fortune, not to say the misfortune, of his edition.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01438590 , version 1 (17-01-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01438590 , version 1

Citer

Laurence Moulinier. Du nouveau sur Guillaume l’Anglais et son De urina non visa (1220). Cahiers de civilisation médiévale, 2016, 59 (236), pp.411-420. ⟨halshs-01438590⟩
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