Le traitement des possessifs dans deux Psautiers anglo-normands du XIIe siècle : des indices pour l’émergence d’une syntaxe française - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Le traitement des possessifs dans deux Psautiers anglo-normands du XIIe siècle : des indices pour l’émergence d’une syntaxe française

Résumé

Le texte français du Psautier bilingue dit d’Arundel (ms. Londres, BL Arundel 230, à dater vraisemblablement de la seconde moitié du 12e siècle (Short & Careri & Ruby 2011, n° 31), se présente comme une glose interlinéaire du texte biblique : tracée en très petite écriture, insérée entre les longues lignes des versets latins copiés dans un gros module, les blocs de mots qui la composent ne semblent pas tenir grand compte de la syntaxe française, et sont plutôt disposés de sorte à se trouver en regard des groupes de mots latins qu’ils traduisent. L’édition Beyer 1887–1888 avait d’ailleurs tenté, avec les moyens de l’époque, de respecter le parti de mise en texte du manuscrit : dans cette édition semi-diplomatique des 50 premiers Psaumes, le latin et la langue vernaculaire sont présentés sur des lignes parallèles, avec des caractères de taille différentes. Toutefois, l’éditeur n’ayant pas explicité ses choix éditoriaux et se tenant à une politique très rigide de non-intervention (qui va jusqu’à reproduire les variantes calligraphiques des signes d’abréviation du manuscrit et à ne pas les interpréter), le résultat est assez indigeste : entre autres défauts, les fins de versets souvent déplacées par le copiste assez loin de l’endroit où elles seraient nécessaires pour la lecture continue sont rarement reliées par Beyer aux versets où elles manquent, ce qui rend impossible d’appréhender ces derniers ; pour autant la présentation ne réussit pas à être fidèle à la mise en texte du copiste, à cause de la largeur contrainte de la ligne typographique, laquelle ne permet pas de rendre compte de la composition des lignes sur la page manuscrite, et empêche donc de voir que ces « rejets » répondent à un souci d’économie, puisqu’ils viennent toujours combler des fins de lignes qui seraient autrement restées blanches. L’édition électronique nous permet aujourd’hui de résoudre ce type de problèmes grâce à une présentation ‘multi-modale’ ou ‘multi-facettes’ : par un simple jeu d’affichage, on peut ainsi avoir accès à différents types de transcriptions du texte enrichies d’annotations éditoriales. Nous procédons donc actuellement à une édition numérique du Psautier d’Arundel, menée avec l’aide des membres de l’équipe ICAR (CNRS / Université Lyon 2 / ENS de Lyon), et qui passe d’abord par une remise à plat des lectures, souvent erronées, de Beyer. Le texte, balisé en XML en respectant les recommandations de la TEI P54, est ensuite soumis à des outils de visualisation, d’extraction et d’analyse des données fournis par la plateforme TXM développée au Laboratoire ICAR (Heiden & Lavrentiev 2012). L’utilisation de ces programmes, qui rendent possible l’alignement des textes et l’annotation des éditions, permet de visualiser, dans ses deux versions, semi-diplomatique et normalisée, l’étroite correspondance qui a été recherchée par le scribe entre le texte latin et sa glose.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01429937 , version 1 (09-01-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01429937 , version 1

Citer

Cinzia Pignatelli. Le traitement des possessifs dans deux Psautiers anglo-normands du XIIe siècle : des indices pour l’émergence d’une syntaxe française. Actes du colloque Diachro, Oct 2012, Louvain, France. pp.35-37. ⟨halshs-01429937⟩
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