Entre l’Un et l’Autre ; de l’Un à l’Autre ; pour l’Un pour l’Autre : quel territoire ? - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

Entre l’Un et l’Autre ; de l’Un à l’Autre ; pour l’Un pour l’Autre : quel territoire ?

Résumé

Parler de territoire, c’est sans doute en définir les limites et le concept même : est-il espace circonscrit ? si une telle circonscription est possible ; n’est-il pas partie d’un ensemble ? éléments qui se rejoignent en empruntant une des possibles voies qui y mènent. Point de départ, territoire initial ; parcours, territoire intermédiaire ; lieu d’arrivée, territoire final ; et ainsi de suite, comme dans un échange infini. Inclure la voie empruntée pour atteindre le territoire de l’écriture (le chemin qui permet d’atteindre l’objectif, si bien évoqué par Tagore), comme celui de la traduction participe de l’achèvement du projet. Toutefois, un territoire n’est-il pas Un ? N’exclut-il pas de fait l’Autre ? Chamoiseau l’a assimilé au monde occidental et à l’Unicité, et l’a opposé au Lieu, où se marquent les relations et la diversité. Alors quelle configuration pour un territoire en traduction ? La configuration insulaire, matérialisation idéale du monde confiné derrière ses limites, qui se ferme à la pénétration de l’Altérité ? La configuration archipélique de Glissant, celle de la pensée morcelée, mais néanmoins cohérente ? Lieu « en-mouvement », espace du symbolique et des déplacements — linguistiques et culturels ? Le traduire ne se développe-t-il pas entre ? En bref, langage et territoire participent, de concert, à l’élaboration d’un nouvel ensemble né d’une dissémination préalable à cette réélaboration, et d’une recomposition selon de nouveaux critères, d’un tout multiple, que j’ai nommé ailleurs tout-mosaïque et qui s’est ouvert à moi en relisant Segalen, à l’aune de considérations traductologiques. Comment ses notes sur l’individualisme dans son traité inachevé sur l’exotisme, m’ont-elles conduites à reposer la question de la fragmentation-dissémination ? En cherchant à appliquer ces éléments d’une démonstration en devenir, donc ouverte à réévaluation, à la reconstruction du discours traduit. En augmentant sa « faculté de percevoir le Divers », le traducteur peut glaner dans l’original de multiples tesselles linguistiques et culturelles, facteurs de différence, et ainsi créer un espace où l’Un et l’Autre pourraient se rejoindre. Alors l’avant de l’original, l’après du texte traduit, ainsi que tout le parcours qui a été tracé entre les deux aboutiraient-ils à un nouvel ensemble. Non-territoire revendicable ?
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01429374 , version 1 (07-01-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01429374 , version 1

Citer

Christine Raguet. Entre l’Un et l’Autre ; de l’Un à l’Autre ; pour l’Un pour l’Autre : quel territoire ?. Artois Presses Université. Territoires de la traduction, eds Ronald Jenn, Corinne Oster, , 2015, 978-2-84832-205-6. ⟨halshs-01429374⟩
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