Une poésie à l’échelle monumentale : les inscriptions des médaillons des apôtres à l’abbaye de La Sauve-Majeure
Résumé
In the Middle Ages a small but significant part of the epigraphic production was in verse. These verse inscriptions brought a monumental scale to medieval poetry, and the abbey of La Sauve-Majeure preserves a fine example. For the dedication of the church in 1231, twelve medallions, which focused on the apostles, were embedded in the columns of the nave. One hexameters distich was inscribed around each apostolic figure and recalled teh conditions of his martyrdom. Instead of considering each distich in isolation, this study will examine these twenty four hexameters as a unique poem on the scale of the church. The reading of the poem would lead the reader from the entry at the west end to the choir, from far-off lands to Rome. It proposes a real progression through the church and across the cartography of the Church. Between the lines, these verses give the image of the development of the abbey whose founder, Gérard de Cordie, was canonized a few decades earlier. Like the Vitae and the main cartulary, this epigraphic poem enhanced the tutelary role of La Sauve-Majeure in Christendom.
Au Moyen Âge une petite mais importante partie de la production épigraphique était en vers. Ces inscriptions en vers ont apporté une échelle monumentale à la poésie médiévale, et l'abbaye de La Sauve-Majeure en conserve un bel exemple. Pour la consécration de l'église en 1231, douze médaillons, qui se concentrent sur les apôtres, ont été encastrés dans les colonnes de la nef. Un hexamètre a été inscrit autour de chaque figure apostolique et a rappelé les conditions de son martyr. Au lieu de considérer chaque distique isolément, cette étude examinera ces vingt-quatre hexamètres comme un poème unique à l'échelle de l'église. La lecture du poème conduit le lecteur de l'entrée à l'extrémité ouest du chœur, des terres lointaines à Rome. Il propose une véritable progression à travers l'église et à travers la cartographie de l'Église. Entre les lignes, ces versets donnent l'image du développement de l'abbaye dont le fondateur, Gérard de Cordie, a été canonisé quelques décennies plus tôt. Comme le Vitae et le cartulaire principal, ce poème épigraphique a renforcé le rôle de tutelle de La Sauve-Majeure dans la chrétienté.