« Le derme de la réalité » (Artaud, Benjamin et le cinéma) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2007

« Le derme de la réalité » (Artaud, Benjamin et le cinéma)

Résumé

Antonin Artaud et Walter Benjamin aimèrent-ils vraiment le cinéma ? A relire aujourd'hui les textes que tous deux consacrèrent à ce qu'on appelait alors « l'art cinématographique », il n'est pas interdit d'en douter. Il se peut en effet qu'on n'ait pas prêté suffisamment attention à ce qu'il faut bien appeler l'étrange ambivalence de leurs discours face à la machine cinématographique, cet objet envers lequel ils éprouvent l'un et l'autre un assez similaire embarras, mêlant rejet et fascination. Antonin Artaud, comme l'on sait, changea radicalement d'avis sur le cinéma. Après avoir, à la fin des années vingt, évoqué dans bien des textes la magie du cinéma, il déclare finalement en 1933 : « Le monde cinématographique est un monde mort, illusoire et tronçonné ». Sa condamnation du cinéma au nom de son inaptitude à la répétition invite à repenser, avec Walter Benjamin, ce qu'il faut entendre par « reproductibilité technique ». Car il n'est pas sûr, après tout, que le cinéma soit le meilleur exemple de « reproduction mécanisée » dans le domaine de l'oeuvre d'art.
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Citer

Evelyne Grossman. « Le derme de la réalité » (Artaud, Benjamin et le cinéma). Pierre Piret. La littérature à l'ère de la reproductibilité technique. Penser la représentation 1, L'Harmattan, 2007. ⟨halshs-01421553⟩
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