L'obligatio pacis des grands pouvoirs politiques et les traditions nonviolentes inspirées par le Coran
Résumé
Les concepts de « guerre juste » (iustum bellum) et du droit de faire la guerre (ius ad bellum), plus tard le concept d’une violence révolutionnaire pour établir une nouvelle société prévue comme meilleure, ont été mis au point aux époques où les guerres étaient les affaires des guerriers et les armes de guerre ne pouvaient que tuer quelques personnes, ou même un nombre considérable de personnes. Tout change quand des armes de guerre sont disponibles qui peuvent détruire, même plusieurs fois, tous les êtres humains ou toute la vie sur la terre. Sous la force des circonstances, le droit de faire la guerre est remplacé par une obligatio pacis, une obligation de maintenir la paix. Parmi plusieurs détenteurs de pouvoir c’est l’Etat qui est, tout d’abord, censé veiller sur la sécurité des citoyens du point de vue national, international, planétaire. Dans sa tâche difficile l’Etat doit s’allier à toutes les forces qui peuvent aider, y compris les traditions religieuses.
Parmi elles, les religions missionnaires acceptent leurs adhérents non seulement par hérédité ou par tradition, mais aussi par conversion. Elles sont ainsi capables de véhiculer le pouvoir politique à un niveau transnational, et cela, comme plus que 2000 ans de l’histoire du Bouddhisme, du Christianisme et de l’Islam le montre, de façon puissante. Les concepts de base étaient pourtant acceptés et interprétés dans les premiers siècles de ces religions, quand les armes de destruction modernes n’étaient ni disponibles ni imaginables. Nous énumérons ensuite trois traditions récentes et actuelles inspirées par le Coran qui adhèrent, pour cette raison et pour d’autres, explicitement à la non-violence.