La désignation de la postérité. Autour de la formule libertis libertabusque posterisque eorum dans les inscriptions funéraires romaines
Résumé
Marqueur d’un droit au tombeau accordé par les patrons à leurs affranchis, la clause libertis libertabusque posterisque eorum, est parfois considérée comme une simple formule exprimant le statut social du fondateur d’un sépulcre ou comme juridiquement inefficace. Les inscriptions entre le Ier s. av. J.-C. et le IIIe s. ap. J.-C. suggèrent pourtant qu’elle est la trace de dispositions où le droit à la sépulture était la contrepartie de l’entretien du monument et de la célébration des rites commémoratifs. Comparables aux fidéicommis ou aux legs faits aux affranchis avec lesquels il ne se confondait pas, ce droit instituait une chaîne de bénéficiaires autour du nomen, formant ainsi une postérité propre à la sphère funéraire. Marqué par l’intérêt personnel ou par le paternalisme des anciens maîtres, ce geste était aussi un rappel de la dette originelle des anciens esclaves et de leurs descendants vis-à-vis de leur maître.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt