« Jean Galmot au Maroni : un concessionnaire libre sur un territoire aliéné (1907-1913) » - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2006

« Jean Galmot au Maroni : un concessionnaire libre sur un territoire aliéné (1907-1913) »

Résumé

Chargée d'exploiter le territoire du Maroni depuis 1857, l'administration pénitentiaire a pour mission d'y aménager toutes les structures propres à sa colonisation et de favoriser la « régénération » des forçats en leur octroyant des concessions. Malgré de multiples tentatives, cette dernière ne put jamais véritablement le mettre en valeur et l'installation de relégués individuels ou de libérés en concession ne donne guère de résultats. Pour parer à ces défaillances, le ministère des colonies tente alors d'encourager l'initiative privée en favorisant l'implantation de colons libres sur le territoire pénitentiaire du Maroni. C'est à cet effet qu'en 1907 le ministre des colonies Milliès-Lacroix charge Jean Galmot d'une mission non subventionnée en Guyane. Sur place, son beau-père le charge de veiller sur ses affaires situées sur le placer Elysée 1. A peine installé, Galmot procède à des études et décide de s'établir pour son propre compte au Maroni. L'installation de Galmot sur ce territoire est précieuse car elle prend le relais d'une autre concession privée, cédée en 1896 et attribuée en 1901 au directeur de l'agence Havas, la concession Sparwine, qui est un échec complet et qui est en train de faire faillite. Malgré cela, Galmot va s'attirer l'hostilité du directeur du bagne et d'une partie de son administration. Théoriquement, le décret du 15 février 1878 qui créé une direction de l'administration pénitentiaire à la Guyane, place son directeur sous les ordres du gouverneur de la colonie. Mais dans les faits, cette dépendance n'est qu'apparente. Nommé, tout comme le gouverneur, par le chef de l'Etat, ce dernier a la charge du budget de son administration (jusqu'en 1925) et peut correspondre directement avec le ministre avec l'obligation toutefois de transmettre une copie de son courrier au gouverneur. Le décret du 16 mars 1880 qui créé la commune pénitentiaire du Maroni consacre ce territoire sous son entière souveraineté. Cette situation nous conduit à parler de « double colonisation » de la Guyane. L'Etat colonial voit en effet son exécutif subdivisé en deux parts : le gouverneur d'un côté et le directeur de l'administration pénitentiaire de l'autre. Sur une même colonie coexiste un système dual constitué d'un pouvoir civil et d'une administration de type militaire. Cette situation est relayée dans les faits par la séparation de la colonie en deux territoires distincts : la colonie elle-même et le territoire pénitentiaire du Maroni. Ces structures déterminent dans une large mesure les représentations et les actions des différents acteurs en charge de son 1 J. Magne, Jean Galmot l'homme des tropiques, Paris, Editions Caribéennes, 1990, p. 42.

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Dates et versions

halshs-01409135 , version 1 (11-01-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01409135 , version 1

Citer

Jean-Lucien Sanchez. « Jean Galmot au Maroni : un concessionnaire libre sur un territoire aliéné (1907-1913) ». L’histoire de la Guyane. Depuis les civilisations amérindiennes, 2006. ⟨halshs-01409135⟩
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