Compte rendu de Nadia Coutsinas. Défenses crétoises. Fortifications urbaines et défenses du territoire en Crète aux époques classique et hellénistique, Cahiers archéologiques de Paris 1-n°3, Publications de la Sorbonne, Paris, 2013 , Revue archéologique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2015

Compte rendu de Nadia Coutsinas. Défenses crétoises. Fortifications urbaines et défenses du territoire en Crète aux époques classique et hellénistique, Cahiers archéologiques de Paris 1-n°3, Publications de la Sorbonne, Paris, 2013 , Revue archéologique

Résumé

Nadia Coutsinas, Défenses crétoises. Fortifications urbaines et défense du territoire en Crète aux époques classique et hellénistique, Cahiers archéologiques de Paris 1, Publications de la Sorbonne, 2013, 541p. ISBN : 978-2-85944-763-2 Cet ouvrage, publication d'une thèse de doctorat soutenue en 2008, vient nourrir les recherches sur la cité grecque à travers l'analyse des fortifications de Crète et de la défense du territoire. L'auteur (désormais noté NC) précise que si la polisest apparue en Crète vers le VII e-VI e siècle, entraînant un changement d'implantation des habitats, les fortifications d'époque archaïquesont très rares ;aussil'ouvrage porte-t-il sur les ouvrages fortifiés d'époques classique et hellénistique, même si l'étude de l'origine du phénomène de fortifications dans l'île conduit NC à faire remonter son analyse des enceintes urbaines jusqu'au début de l'âge du fer. L'introduction (42 p.) commence par la présentation de la géographie physique et humaine de la Crète suivie l'historique de la recherche dans l'île. La situation stratégique de celle-ci, du point de vue commercial et militaire, explique les liens que Sparte ou Athènes ont pu développer avec les différentes cités crétoises à l'époque classique et l'intérêt que les Lagides puis les Romains ont pu porter à l'île. Ces périodes ont pourtant été longtemps délaissées par les chercheurs au profit de la civilisation minoenne ; ce n'est qu'à partir des années 1980 qu'elles ont suscité l'intérêt, d'abord essentiellement à travers les sources textuelles et,depuis peu, archéologiques. De plus, la Crète, frontière méridionale de la mer Egée, était considérée comme un monde à part, continent à elle seule, mais composé de différentes régions aux caractéristiques bien marquées. L'île se présentait ainsi comme un objet d'étude privilégié pour qui veut étudier l'organisation politique d'un territoire donné à travers l'étude des fortifications. Le rappel historiographique de la recherche sur les fortifications,incontournable dans toute publication sur ce thème, permet à NC de préciser la filiation scientifique de sa recherche. Celle-cise place dans la continuité de travaux ne se contentant pas de faire une étude technique, isolée de tout contexte historique, politique et social, des ouvrages fortifiés, mais tente de considérer chacun d'entre eux en relation avec les autres, seule façon d'appréhender l'organisation défensive d'une cité. Comme y incitèrent R. Martin, Y. Garlanpuis P. Leriche et H. Tréziny 1 , NC souhaite ainsi appréhender l'histoire politique et militaire des cités crétoises. Suivant une approche méthodologique régionale, dont témoigne l'évolution récente de la recherche sur la défense des territoires des cités grecques, NC n'a cependant pas privilégié seulement une région de Crète, en dépit du caractère marqué de chacune d'entre elles, mais a souhaité étudier les défenses de l'ensemble de l'île (choix auquel nous ne pouvons que souscrire puisqu'il fut également le nôtre pour étudier les fortifications et l'organisation défensive de Chypre) 2 Ce faisant NCestime que chaque cité« n'est pas un îlot autonome et isolé. Elle doit être replacée dans un réseau de relations, avec les cités voisines ou d'autres plus éloignées mais qui influent d'une manière ou d'une autre sur son existence » (p. 22) en s'intéressant aussi bien aux fortifications urbaines (l'enceinte de l'astu) que de la chôra(fortins et tours isolées) de chaque cité étudiée. Ce sont ainsi pas moins de 63 constructions à caractère défensif qui ont été inventoriées, chacune d'entre elles étant l'objet d'une fiche descriptive dans le catalogue situé en annexe de l'ouvrage. Chaque fiche décrit rapidement l'implantation de la fortification, son tracé, ses dimensions et techniques de construction, indique parfois la carrière d'origine des blocs mis en oeuvre et propose une datation ; une bibliographie complète la fiche. Ce catalogue (46 p.) est un outil fort utile car il constitue la première tentative d'inventaire des fortifications de Crète de l'époque archaïque à la fin de l'époque hellénistique. On regrettera cependant qu'il n'ait pas été illustré, seuls quelques renvois à des figures dans le volume permettant de se faire une idée des vestiges décrits. De façon criante resurgit là le problème auquel est confronté toutchercheur, celui de la précision et de l'adéquation du vocabulaire utilisé pour décrire les vestiges fortifiés ; sans vérification possible par l'illustration, un glossaire 1 R. Martin, Y. Garlan, P. Leriche et H. Tréziny 2 C. Balandier 1999 et 2002.
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  • HAL Id : halshs-01403815 , version 1

Citer

Claire Balandier. Compte rendu de Nadia Coutsinas. Défenses crétoises. Fortifications urbaines et défenses du territoire en Crète aux époques classique et hellénistique, Cahiers archéologiques de Paris 1-n°3, Publications de la Sorbonne, Paris, 2013 , Revue archéologique. 2015. ⟨halshs-01403815⟩
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