Idéologies de genre et construction des savoirs en sciences phonétiques - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités Année : 2016

Idéologies de genre et construction des savoirs en sciences phonétiques

Résumé

This article exposes how knowledge construction in phonetic sciences is influenced by gender ideologies. The idea that the production of knowledge is a neutral act is deconstructed and it is instead demonstrated that scientific knowledges are situated knowledges that are shaped by specific assumptions about gender. In the phonetic literature, the body is omnipresent. In descriptions of how human sounds are produced, the body of the speaker is regularly represented by a male body. For example, the human vocal tract is regularly presented as having a length of 17 or 17,5 cm. But this length is not an average of human vocal tracts but an average of male vocal tracts measured in early studies. The consequence of the confusion between human and male is that the male body becomes the norm, and the female body becomes specific, marked, and eventually pathologized. This, for instance, is the case in the literature about Premenstrual Vocal Syndrome, where different physiological phenomena accompanying the female cyclicity are being described as “symptoms” of a “syndrome”. Gender binarism is the third analysed ideology. Phonetic literature produces the idea of binary gender by the way research questions and hypotheses are formulated and by the way experimental protocols are designed. For example, in phonetic texts, the expression “opposite gender/sex” appears regularly, and the human vocal apparatus is systematically described as sexually dimorphic.
L’objectif de cet article est d’exposer comment les savoirs produits dans les sciences phonétiques sont, malgré leur objectivité et neutralité axiologique postulées, empreintes d’idéologies de genre et contribuent à véhiculer celles-ci. Dans la littérature phonétique, le corps est omniprésent. Quand la production d’un son est décrite, le corps du locuteur est régulièrement représenté par un corps masculin. Par exemple, le conduit vocal humain est régulièrement présenté comme ayant une longueur de 17/17, 5 cm. Cette longueur ne correspond cependant pas à une moyenne des conduits vocaux humains, mais à une moyenne de conduits vocaux masculins. Une des conséquences de la confusion entre humain et masculin est que le corps masculin est instauré en norme, et que le corps féminin, présenté comme spécifique, marqué, peut faire l’objet d’un discours pathologisant. Ceci est notamment le cas dans la littérature sur le Syndrome vocal prémenstruel, où des phénomènes physiologiques accompagnant la cyclicité féminine sont décrits en tant que « symptômes » d’un « syndrome ». Le troisième discours idéologique étudié est celui du binarisme. La littérature phonétique produit et reproduit l’idée du binarisme de genre à travers les manières dont sont posées des questions de recherche, formulées des hypothèses, ou encore élaborés des protocoles expérimentaux. Par exemple, dans des textes phonétiques, l’expression « sexe/genre opposé » apparaît régulièrement et l’appareil vocal humain est systématiquement décrit comme sexuellement dimorphe.
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halshs-01382064 , version 1 (15-10-2016)
halshs-01382064 , version 2 (19-11-2016)

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Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01382064 , version 2

Citer

Aron Arnold. Idéologies de genre et construction des savoirs en sciences phonétiques. GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités, 2016, 1. ⟨halshs-01382064v2⟩
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