Les formes de la tyrannie ou le paradoxe de Laurent le Magnifique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire culturelle de l'Europe Année : 2016

Les formes de la tyrannie ou le paradoxe de Laurent le Magnifique

Résumé

"This article analyses with precision the construction of a black legend that is difficult to believe in the context of the foundation of republican institutions in Florence in 1494. The need to impose these new institutions on the population led to a portrayal of the Medici’s government as a form of tyranny ; but Lorenzo in particular, who died in 1492, had an excellent image as a good ruler, a man of peace, and liberal patron. The study shows how the speeches by Savanarola gave rise to the question of tyranny using a doctrinal preexisting frame, copied from the past in order to paint not only Lorenzo’s government, but also the form of government personified by the Medicis as a tyranny. What was at stake here was political : it concerned not only the present but also the future, and this rereading of the recent past aimed at hindering other people from installing this form of power. Beyond these speeches dictated by urgency, subsequent writings – especially those by Guicciardini – would reuse the tyrannical reputation recently imposed on the Medicis, as a « soft tyranny », whose softness was only incidental. The case of Lorenzo de Medici is that of a person whose portrait personified more than his own person."
L'article "analyse avec précision la construction d’une légende noire particulièrement difficile à rendre crédible, celle de Laurent le Magnifique, dans le contexte de l’instauration d’institutions républicaines à Florence en 1494. La nécessité d’imposer ces nouvelles institutions exigeait la peinture du gouvernement des Médicis comme une forme de tyrannie ; or, Laurent en particulier (mort en 1492) était doté d’une image excellente de bon gouvernant, homme de paix, libéral et mécène. L’étude montre comment les discours de Savonarole ont fait émerger la question de la tyrannie en se servant d’un cadre doctrinal préexistant, calqué sur le passé de façon à peindre non pas seulement le gouvernement de Laurent mais la forme de gouvernement incarnée par les Médicis comme une tyrannie. L’enjeu dont il est question ici est politique, et concerne non seulement le présent mais l’avenir, car cette relecture du passé proche vise à empêcher le retour d’autres aspirants à cette forme de pouvoir. Au-delà de ces discours qui s’inscrivent dans un moment d’urgence, des écrits postérieurs (notamment ceux de Guicciardini) réutiliseront la réputation tyrannique nouvellement faite aux Médicis, une « tyrannie douce », mais dont la douceur n’était qu’occasionnelle. Le cas de Laurent de Médicis est donc celui d’un personnage dont le portrait, outre qu’il est édifié en réponse à des enjeux précis, incarne en fait davantage que sa propre personne."
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01377174 , version 1 (06-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01377174 , version 1

Citer

Jean-Louis Fournel. Les formes de la tyrannie ou le paradoxe de Laurent le Magnifique. Histoire culturelle de l'Europe, 2016, Légendes noires et identités nationales en Europe, 1. ⟨halshs-01377174⟩
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