PERL : une vision des sources ouvertes pour l’enseignement/apprentissage des langues médié par le numérique
Résumé
L’avènement des MOOC (Karsenti, 2013) représente une révolution qui permet d’ouvrir les portes de l’université à la société de manière large mais dont les pratiques pédagogiques associées « sont tantôt proches de celles des formations à distance qui existent déjà […], tantôt proches de l’enseignement universitaire dit traditionnel » (Ibid. : 17). L’éducation par les médias numériques à l’université répond à des changements structurels du supérieur entre attractivité des formations (Coleman, 2008), massification de l’enseignement supérieur et intégration de changements éducatifs et socio-transformationnels (Miras & Narcy-Combes, 2016). Cette réflexion se basera sur la mise en place d’un pôle partagé d’enseignement/apprentissage des langues médiatisé par le numérique au sein de l’Université Sorbonne Paris Cité (USPC) via Moodle. Le projet regroupant sept établissements d’enseignement supérieur vise le renforcement de la formation en langues pour les étudiant-e-s d’autres disciplines (LANSAD) en anglais, espagnol, français (FLE) et allemand. Il repose sur quatre phases: l’adaptation de ressources existantes, la création de nouvelles ressources, l’expérimentation/amélioration de ces dernières et pour finir, la formation des enseignant-e-s. Dans cette perspective, nous chercherons à déterminer les contours d’une forme complémentaire de sources ouvertes visant de nouvelles stratégies pédagogiques à l’université et en nous focalisant sur les réussites et les difficultés qui émergent face à l’ouverture des sources.
La réflexion se basera à la fois sur une analyse d'ingénierie entre les attentes initiales du projet et la mise en place concrète du partage des ressources. Elle s’appuiera sur un questionnaire mené à plusieurs moments du projet et complété par l’équipe de treize concepteur-rice-s recruté-e-s pour la création et le tutorat des ressources produites. Nous analyserons les représentations de leur rôle à la fois comme concepteur-rice mais également comme acteur-rice d’un pôle partagé.
Les résultats iront dans le sens d’une proposition de vision (semi-)ouverte des ressources et des formations qui s’inscrit dans une perspective institutionnelle de communautés d’universités et d’établissements. Nous verrons que, malgré les différentes volontés pour le partage, la mise en place d’un tel service doit répondre à un processus ascendant afin de se rapprocher des besoins des différents acteurs du terrain. Engager un tel processus, bien que complexe, permet de potentialiser au mieux les avantages du partage des ressources pour les apprenant-e-s, les enseignant-e-s et l’institution.